La Commission a ouvert une enquête approfondie afin d'analyser le projet d'acquisition de VDM par Aperam au regard du règlement de l'UE sur les concentrations. À ce stade, la Commission craint que cette concentration ne puisse réduire la concurrence dans la fourniture d'alliages de nickel.

Mme Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence, a fait la déclaration suivante: «Les alliages de nickel constituent un intrant essentiel pour les produits industriels dans un vaste éventail de secteurs, notamment ceux des automobiles et des camions, du pétrole et du gaz, ainsi que des équipements électroniques et électriques. L'opération envisagée réunirait les deux premiers fournisseurs européens. C'est la raison pour laquelle la Commission examinera attentivement si le projet d'Aperam d'acquérir VDM nuirait à la concurrence sur les marchés des alliages de nickel et conduirait à une diminution du choix ou à une augmentation des prix pour les fabricants européens et, en fin du compte, pour les consommateurs.»

Aperam et VDM produisent toutes deux des alliages de nickel, qui sont des aciers très alliés ayant une teneur en nickel d'au moins 25 %, utilisés principalement dans des environnements très corrosifs ou très chauds. Leur clientèle opère dans différents secteurs, notamment ceux de l'automobile, du pétrole et du gaz, des procédés chimiques et des équipements électroniques et électriques.

Aperam et VDM sont les deux premiers producteurs d'alliages de nickel en Europe et l'opération pourrait renforcer la position déjà forte de VDM, en particulier en ce qui concerne les produits plats en alliages de nickel.

Les problèmes de concurrence recensés par la Commission à titre préliminaire

L'enquête initiale menée sur le marché par la Commission a soulevé des questions se rapportant en particulier à la combinaison des offres de produits plats en alliages de nickel d'Aperam et de VDM, notamment en ce qui concerne les plaques et les feuilles en alliages de nickel et les bandes en alliages de nickel.

À ce stade, la Commission craint qu'à la suite de l'opération, les consommateurs ne soient confrontés à un choix réduit de fournisseurs, ainsi qu'à des prix plus élevés, pour les plaques et les feuilles en alliages de nickel, ainsi que pour les bandes. VDM est déjà le leader du marché pour ces produits et sa position pourrait encore se trouver renforcée par sa fusion avec Aperam.

La Commission approfondira également son enquête pour déterminer si l'opération pourrait avoir une incidence sur l'offre et les prix des produits longs en alliages de nickel, notamment les fils et fils machine en alliages de nickel.

L'opération a été notifiée à la Commission le 23 octobre 2018.

Celle‑ci dispose à présent de 90 jours ouvrables, soit jusqu'au 16 avril 2019, pour prendre une décision. L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge pas de l'issue de la procédure.

Les entreprises et les produits

Aperam, dont le siège social est au Luxembourg et les sites de production se trouvent en France, est un fabricant d'aciers inoxydables, magnétiques et spéciaux qui compte des clients dans plus de 40 pays et opère dans un vaste éventail de secteurs. Le principal actionnaire d'Aperam, la fiducie familiale Mittal, est également le principal actionnaire d'ArcelorMittal, qui produit elle aussi des alliages de nickel par l'intermédiaire de sa filiale Industeel.

VDM, dont le siège social et les sites de production sont en Allemagne, est un fabricant de matériaux à hautes performances constitués de nickel et d'alliages de nickel, d'aciers inoxydables spéciaux, de zirconium et d'alliages à base de cobalt. Elle approvisionne des clients dans le monde entier et opère dans différents secteurs finals.

Règles et procédures en matière de contrôle des concentrations

La Commission a pour mission d'apprécier les fusions et les acquisitions entre entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse certains seuils (voir l'article 1er du règlement sur les concentrations) et d'empêcher les concentrations qui entraveraient de manière significative l'exercice d'une concurrence effective dans l'EEE ou une partie substantielle de celui-ci.

La grande majorité des concentrations notifiées ne posent pas de problème de concurrence et sont autorisées après un examen de routine. À partir de la date de notification d'une opération, la Commission dispose en général d'un délai de 25 jours ouvrables pour décider d'autoriser cette opération (phase I) ou d'ouvrir une enquête approfondie (phase II).

Outre celle portant sur la présente opération, sept enquêtes de phase II sont actuellement en cours: le projet d'acquisition d'Embraco, l'activité «compresseurs frigorifiques» de Whirlpool, par Nidec, le projet de création d'une entreprise commune par Tata Steel et ThyssenKrupp, le projet d'acquisition d'Aurubis Rolled Products et de Schwermetall par Wieland, le projet d'acquisition de MKM par KME, le projet d'acquisition de Gemalto par Thales, le projet d'acquisition d'Alstom par Siemens et le projet d'acquisition de l'activité nylon de Solvay par BASF.

Des informations plus détaillées seront disponibles sur le site web de la DG Concurrence, dans le registre public des affaires de concurrence de la Commission, sous le numéro M.8907.

La Sté Union européenne a publié ce contenu, le 29 novembre 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le29 novembre 2018 16:07:06 UTC.

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