La crise sanitaire a été dévastatrice pour certaines agences. Les acteurs de taille moyenne, qui ont continué à miser sur les médias traditionnels et qui n'ont pas pris le virage du digital et du ciblage publicitaire auront le plus souffert.

Dans cet environnement dégradé une recomposition intervient sur un secteur qui bénéficie néanmoins de la croissance du digital et de meilleures perspectives pour 2021.
Une publicité digitale en plein essor
Certains experts prédisent que le marché publicitaire global devrait reculer de 7,2% en France cette année pour atteindre 12,2 milliards d'euros. La chute serait toutefois moins lourde que celle pronostiquée en juin (-13,1%). Certaines agences n'ont pu résister à la crise sanitaire. C'est le cas de la mythique agence des années 1980 et 1990, CLM/BBDO. La filiale du groupe Omnicom a été aussi particulièrement fragilisée par la perte du budget Mars. Seule la publicité digitale s'en sort bien. Cette année ce sera une première historique car elle captera plus de la moitié (55,2%) du secteur français contre 48,4 % l'an dernier. Google, Facebook et Amazon représentent désormais plus de 70% de parts de ce segment de marché. Suite à une année dévastatrice pour le secteur, les consolidations devraient se multiplier. Ont été déjà annoncés la fusion des agences Grey et Ogilvy (toutes deux entités de WPP) ainsi que le rapprochement récent de TBWA/Paris et Proximity, deux filiales d'Omnicom.
Des signaux encourageants
Certaines études estiment que les investissements sur le marché publicitaire français devraient bondir de 9,5% l'an prochain pour s'établir à 13,4 milliards d'euros. Le marché retrouverait ainsi son niveau pré-Covid (13,2 milliards en 2019). La ruée des annonceurs vers les leviers numériques contribuera significativement à cette croissance. Après un développement de 10,5% l'an prochain, le numérique devrait capter 55,7% du marché français. Un ensemble de facteurs positifs comme les grands événements sportifs de 2021 (Euro, Jeux olympiques de Tokyo), 2022 (Coupe du monde de football) et 2024 (Jeux olympiques de Paris) porteront également le marché. Sur le plan mondial, les professionnels prévoient un rebond de 12,3 % en 2021, après une décroissance de 5,8% cette année.