par Richard Balmforth

KIEV, 16 janvier (Reuters) - Les combats font rage vendredi à l'aéroport international de Donetsk, ligne de front principale dans le conflit qui ensanglante l'est de l'Ukraine, après l'échec d'une nouvelle tentative de reprise des négociations de paix.

Six soldats ukrainiens ont été tués et 18 autres blessés dans des attaques menées par les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine au cours des dernières 24 heures, a annoncé un porte-parole de l'armée. Un septième soldat a été tué vendredi près de l'aéroport.

Des représentants de l'Ukraine et de la Russie, des chefs séparatistes et des responsables de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) devaient se réunir vendredi dans la capitale biélorusse, Minsk, pour tenter de remettre en selle le processus de paix.

Mais la rencontre du "groupe de contact" n'a rien donné, malgré les appels du président ukrainien Petro Porochenko et de la chancelière allemande Angela Merkel.

En quittant Minsk, un représentant des rebelles, Denis Pouchiline, a dit ne pas savoir quand une nouvelle réunion pourrait être programmée.

Le Kazakhstan a proposé d'accueillir à Astana un sommet sur l'Ukraine en présence des présidents russe et ukrainien, mais la France et l'Allemagne souhaitent des avancées avant la tenue d'une telle rencontre.

"Il n'y aura de réunion à Astana que s'il y a des résultats", a rappelé vendredi le président français François Hollande lors de ses voeux au corps diplomatique. (voir )

Le conflit qui a commencé dans la région peu après l'annexion de la Crimée par la Russie en mars dernier, a fait 4.800 morts, selon les Nations unies.

SANCTIONS MAINTENUES

Un conseiller du président Petro Porochenko a expliqué que les rebelles avaient lancé une offensive de grande ampleur contre l'aéroport de Donetsk dans le but d'en déloger les troupes gouvernementales. "Ils mènent une grande offensive depuis ce matin. Il y a des blessés dans notre camp. De violents combats se déroulent là-bas et la tension et la situation sont les pires que j'aie vues", précise Iouri Birioukov sur sa page Facebook.

A la tombée de la nuit, les combats faisaient toujours rage selon l'armée ukrainienne, la situation évoluant en permanence sur le terrain.

A Washington, Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron se sont prononcés pour un maintien des sanctions contre la Russie jusqu'à ce qu'elle cesse son "agression" en Ukraine.

"Nous sommes tombés d'accord sur la nécessité de maintenir des sanctions fortes contre la Russie jusqu'à ce qu'elle mette fin à son agression en Ukraine, qui met en oeuvre d'importantes réformes économiques et démocratiques", a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse commune avec Cameron.

En septembre dernier, l'Ukraine, la Russie et les représentants des séparatistes ont signé un protocole en douze points visant à mettre fin au conflit et dont l'entrée en vigueur immédiate d'un cessez-le-feu était la première exigence.

Mais l'accord n'a pas été respecté dès le départ, chaque partie accusant l'autre. Selon Kiev, 200 soldats ont été tué depuis l'entrée en vigueur théorique de la trêve, le 5 septembre.

Le Parlement ukrainien a voté jeudi une rotation des troupes sur la ligne de front et sur la reprise partielle de la conscription après des informations selon lesquelles les forces russes auraient fortement accru leur a activité dans l'Est.

Moscou dément une participation de ses troupes au conflit. (Avec Pavel Polityuk à Kiev, Gabriela Czynska à Moscou, Elizabeth Pineau à Paris et Susan Heavey à Washington; Pierre Sérisier et Danielle Rouquié pour le service français)