BOGOTA, 25 août (Reuters) - Des chaussures, de la vaisselle ou encore des presse-agrumes figurent sur la liste des biens que les rebelles colombiens des Farc doivent remettre pour indemniser leurs victimes, ce qui a incité le gouvernement à annoncer jeudi la création d'une commission spéciale de vérification.

Dans le cadre de l'accord de paix de 2016, les Forces armées révolutionnaires de Colombie ont accepté de remettre tous les fonds et les biens qu'ils possèdent pour indemniser les victimes de viol, enlèvements ou encore de mines antipersonnel.

Les autorités colombiennes estiment que les Farc ont gagné de l'argent en pratiquant la prise d'otages ou encore en vendant de la coca aux trafiquants de drogue et les soupçonnent de ce fait de posséder des liquidités importantes ainsi que des biens immobiliers en Colombie et à l'étranger.

La liste des Farc, qui a été remise à l'origine au Nations unies et n'a pas été rendue publique, comprend de nombreux articles sans grande valeur, ont indiqué jeudi les autorités colombiennes, qui ont estimé qu'il s'agissait d'un affront fait aux victimes.

Le procureur général General Nestor Humberto Martinez a déclaré que la liste serait publiée dans son intégralité.

Elle sera examinée par une commission spéciale qui tentera de retrouver les biens manquants, a annoncé par la suite le gouvernement.

Le ministre de la Justice, Enrique Gil, a déclaré que les membres des Farc qui auraient omis de mentionner des biens feraient l'objet de sanctions judiciaires.

La totalité des biens sera affectée à l'indemnisation des victimes, et pas aux programmes de réintégration des combattants des Farc, a indiqué le ministre de l'Intérieur Guillermo Rivera.

Un des avocats des Farc, Enrique Santiago, a déclaré sur une station de radio que le groupe n'avait rien gagné depuis des années et qu'il avait dû beaucoup dépenser pour assurer l'entretien de ses quelque 7.000 combattants après avoir renoncé aux enlèvements et aux extorsions de fonds durant les pourparlers de paix.

Les rebelles ont achevé de remettre leurs quelque 8.000 armes aux Nations unies chargées de superviser leur démobilisation.

Dimanche, le groupe doit donner le coup d'envoi d'une conférence qui avalisera sa transformation en parti politique. (Julia Symmes Cobb et Luis Jaime Acosta; Danielle Rouquié pour le service français)