(Actualisé avec Tsipras, §§ 4, 5)

ATHENES, 26 janvier (Reuters) - Le mouvement social s'est accentué mardi en Grèce où le Parlement a engagé l'examen du projet gouvernemental de réforme des retraites qui prévoit de réduire de 1,8 milliard d'euros le montant annuel des pensions, condition des créanciers internationaux pour le déblocage de fonds du troisième plan d'aide.

Les infirmières sont descendues dans les rues et les agriculteurs, qui devraient être mis davantage à contribution pour financer les retraites, ont annoncé une montée en puissance de leurs actions. Depuis plusieurs jours déjà, ils bloquent sporadiquement des autoroutes du pays.

Dans le secteur du transport maritime, dockers et marins sont appelés à une nouvelle grève de quarante-huit heures à partir de mercredi.

Devant les députés, le Premier ministre Alexis Tsipras a défendu le projet de réforme, une mesure selon lui difficile mais nécessaire pour éviter une implosion du système.

"Pour payer les retraites en 2016, le système de sécurité sociale (...) doit trouver 980 millions d'euros supplémentaires", a-t-il dit. "Nous choisissons une voie difficile mais c'est pour ne pas nous retrouver dans une impasse", a-t-il ajouté.

Le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est engagé à réformer le système des retraites, qui représente un coût annuel de 28 milliards d'euros, dans le cadre du troisième plan de renflouement des finances publiques grecques négocié l'été dernier avec les créanciers d'Athènes à hauteur de 86 milliards d'euros.

A défaut, la première "revue" de la mise en conformité de la Grèce avec ses engagements pris en août ne pourra être conclue et les discussions sur un éventuel allègement de la dette ne pourront s'engager.

Mais le relèvement des cotisations employeur et employé retenu par le gouvernement Tsipras est à l'origine de tensions sociales. De ce fait, des millions de personnes vont voir leurs prélèvements atteindre 20% environ de leurs revenus.

Le débat prévu ce mardi permettra de prendre la température des parlementaires sur ce projet de loi, dont l'examen formel est programmé le mois prochain. Le gouvernement Tsipras n'a que trois voix de majorité. (Lefteris Papadimas et Renee Maltezou; Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)