Alors qu'un mois d'août exécrable cède la place à un mois de septembre incertain, les investisseurs espèrent que ce mois confirmera que la hausse apparemment incessante des taux d'intérêt prendra bientôt fin, ce qui offrira un répit tant aux actions qu'aux obligations.

Mais il y a quelques obstacles. Ce mois de septembre regorge d'événements à risque, notamment des réunions de banques centrales, un sommet du G20 et des données déterminantes, sans compter qu'il s'agit généralement du pire mois de l'année pour le puissant S&P 500.

Voici un aperçu de la semaine à venir sur les marchés, avec Ira Iosebashvili à New York, Kevin Buckland à Tokyo, Dhara Ranasinghe, Libby George et Naomi Rovnick à Londres.

1/ SEPTEMBRE EFFRAYANT

Maintenant que la conférence de Jackson Hole de la Réserve fédérale est terminée, les investisseurs se préparent à un mois potentiellement volatil.

Le S&P 500 a tendance à afficher sa plus mauvaise performance mensuelle en septembre, avec une baisse moyenne de 0,7 %, selon les données de la CFRA depuis 1945.

Les catalyseurs de la volatilité ne manquent pas. Le taux d'inflation américain du 13 septembre devrait confirmer la tendance à la baisse des prix à la consommation et à la croissance soutenue qui a stimulé les actions pendant la majeure partie de l'année.

Les investisseurs examineront également de près le message du président de la Fed, Jerome Powell, après la réunion de la banque centrale du 20 septembre, afin de déterminer la probabilité d'une nouvelle hausse cette année.

Entre-temps, le gouvernement fédéral risque de fermer ses portes pour la quatrième fois en dix ans si les législateurs ne parviennent pas à trouver un accord avant le 30 septembre, date à laquelle les fonds seront épuisés à la fin de l'année fiscale en cours. Sur le front des données, l'activité du secteur des services américain est attendue mercredi.

2/ L'HOMME MALADE DE L'EUROPE

L'Allemagne devrait être la seule grande économie à se contracter cette année. L'activité commerciale s'est contractée au mois d'août au rythme le plus rapide depuis plus de trois ans, le climat des affaires s'est détérioré et l'économie a stagné au deuxième trimestre.

Il n'est pas étonnant que le moteur économique de la région soit à nouveau considéré comme l'homme malade de l'Europe.

Les commandes industrielles de juillet et les données de production de la semaine prochaine pourraient renforcer cette perception, ce qui inciterait la BCE à laisser ses taux inchangés en septembre.

La coalition allemande vient d'approuver un programme d'allègement de l'impôt sur les sociétés de 7 milliards d'euros (7,56 milliards de dollars) pour donner à l'économie ce que le chancelier Olaf Scholz a qualifié de "grand coup de pouce".

Mais les économistes sont sceptiques, notant qu'avec seulement 0,2 % du PIB, le paquet ne change pas la donne et que le malade aura besoin de plus de médicaments.

3/ UN G20 PLUS LUMINEUX ?

Les progrès réalisés cet été en matière d'accords sur la dette pour la série d'économies émergentes en difficulté qui sont en défaut de paiement ou qui risquent de l'être ont fortement augmenté les rendements depuis le début de l'année pour les obligations souveraines du Pakistan, du Sri Lanka, du Ghana et de la Zambie.

Cette éclaircie pourrait, lors du sommet du G20 à Delhi, soutenir les efforts déployés pour lutter contre la crise de la dette persistante et préjudiciable aux pays en développement.

Les institutions multilatérales et les pays créanciers ont profité de la plupart des rencontres internationales pour peaufiner l'accord sur le cadre commun destiné à accélérer et à faciliter le redressement des pays en situation de surendettement.

Mais l'absence du président chinois Xi Jinping à Delhi pourrait peser sur les discussions. Ces dernières années, la Chine est devenue le principal bailleur de fonds bilatéral de certains pays en développement, et sa réticence à faire des concessions plus importantes dans le cadre des efforts de restructuration a été un point de friction essentiel.

4/ UNE TRANSITION EN DOUCEUR

La Reserve Bank of Australia devrait maintenir ses taux pour une troisième réunion consécutive mardi, alors que le gouverneur Philip Lowe se prépare à passer le relais à son adjointe Michele Bullock.

Un net ralentissement de l'inflation laisse présager une route plus facile pour Bullock, après l'héritage controversé de Lowe, fait de retours en arrière douloureux et de changements brusques qui lui ont coûté un second mandat.

Les taux sont au plus haut depuis 11 ans, à 4,1 %, après un resserrement de 400 points de base depuis mai 2022. Les traders s'attendent à ce que ce soit le sommet, après que l'inflation ait diminué de manière inattendue pour atteindre un creux de 17 mois en dessous de 5 % en juillet.

Mais tout ne sera pas rose pour autant. Les risques économiques en Chine, notre principal partenaire commercial, s'intensifient au moment même où les choses semblent s'améliorer dans notre pays.

5/ La BoE sur la corde raide

L'économie britannique ralentit-elle suffisamment pour que la Banque d'Angleterre mette fin à sa lutte contre l'inflation ?

Les ventes au détail au Royaume-Uni pour le mois d'août, mesurées par le British Retail Consortium le 5 septembre, pourraient renforcer l'opinion exprimée dans d'autres enquêtes selon laquelle les consommateurs sont très prudents.

Le sentiment s'est dégradé parallèlement au ralentissement du marché de l'immobilier, après 14 augmentations consécutives des taux d'intérêt. Les données mensuelles sur les prix de l'immobilier publiées par Halifax le 7 septembre indiqueront si le secteur de l'immobilier résidentiel britannique, qui pèse 9 billions de livres (11,37 billions de dollars), s'est encore affaibli.

Mais l'économie, qui a défié les prévisions de récession, pourrait encore bénéficier d'un coup de pouce.

L'inflation globale est tombée à 6,8 % en juillet, les coûts de l'énergie devraient baisser à partir d'octobre et la croissance des salaires est désormais positive en termes réels.

Si cela incite les Britanniques à retourner en masse dans les magasins, cela pourrait renforcer la détermination de la BoE à rester ferme sur l'inflation.

(1 dollar = 0,7914 livre)