NICOSIE (Reuters) - L'ancien ministre chypriote des Affaires étrangères, Nikos Christodoulides, a remporté dimanche l'élection présidentielle à Chypre au terme du second et dernier tour du scrutin, s'engageant à former un gouvernement d'unité à même sortir de l'impasse des pourparlers de paix avec les Chypriotes turcs.

Selon les résultats officiels, Nikos Christodoulides, âgé de 49 ans, a obtenu 51,9% des voix, contre 48,1% pour son adversaire, Andreas Mavroyiannis, âgé de 66 ans. Ce dernier est un diplomate de carrière, ancien négociateur en chef des pourparlers de paix avec les Chypriotes turcs et ex-représentant permanent de Chypre auprès des Nations unies.

Nikos Christodoulides, soutenu par des partis centristes et de centre-droit, s'est présenté comme un indépendant, après avoir rompu avec le parti de droite DISY, son ancienne formation, dont le candidat a été éliminé au premier tour.

"Le plus important, c'est que le lendemain des élections, nous soyons tous unis", a-t-il déclaré au moment du vote.

Andreas Mavroyiannis a concédé sa défaite et félicité Nikos Christodoulides. "Ce soir, c'est la fin d'un long mais beau voyage (...). Je tiens à remercier du fond de mon âme tous ceux qui ont voyagé avec moi", a-t-il déclaré.

Le nouveau président devra s'atteler à une série de problèmes allant des pourparlers sur la réunification avec les Chypriotes turcs, aux conflits sur le travail sur fond d'inflation galopante, en passant par les affaires de corruption et des questions sur l'immigration, l'île faisant face à des milliers de demandes d'asile.

Elu pour cinq ans Nikos Christodoulides succède à Nicos Anastasiades, un conservateur issu du parti DISY, arrivé au pouvoir en 2013 et qui ne pouvait pas briguer un troisième mandat après sa réélection en 2018.

Chypre est séparée depuis 1974 entre une partie grecque reconnue par l'Union européenne et une partie turque non reconnue par la communauté internationale, à l'exception d'Ankara.

Alors que le processus de paix entre les deux parties est bloqué depuis 2017, Nikos Christodoulides a dit vouloir les reprendre tout en affirmant que le cadre mis à l'époque en place par l'Onu devra être renégocié.

(Reportage Michele Kambas; version française Claude Chendjou)

par Michele Kambas