PARIS, 9 août (Reuters) - Chronologie des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord depuis l'investiture de Donald Trump.

20 JANVIER 2017

Donald Trump devient le 45e président des Etats-Unis. Durant la campagne, le candidat républicain se disait prêt à parler au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un - "Lui parler ne me poserait aucun problème", déclarait-il dans un entretien accordé en mai 2016 à Reuters.

Dans le même temps, le DPRK Today, une des publications officielles de la République populaire démocratique de Corée, le présentait comme "un dirigeant sage" et appelait les électeurs américains à voter pour lui contre Hillary Clinton. "Il s'avère que Trump n'est pas le candidat au parler brutal, cinglé et ignorant qu'on dit qu'il est, mais qu'il est en fait un dirigeant sage et un candidat présidentiel visionnaire", pouvait-on lire dans une tribune publiée le 1er juin 2016.

12 FEVRIER

La Corée du Nord procède avec succès au test d'un missile balistique à longue portée, en violation des résolutions du Conseil de sécurité. Il s'agit du premier tir de Pyongyang depuis l'investiture de Trump.

L'agence officielle KCNA précise que Kim Jong-un a personnellement supervisé l'essai du missile Pukguksong-2, nouveau type d'arme stratégique qui serait capable de transporter une tête nucléaire.

"La Corée du Nord est évidemment un gros, gros problème et nous allons le traiter très fermement", réagit Trump le lendemain.

6-7 AVRIL

Donald Trump reçoit le président chinois Xi Jinping dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Dans les journées précédant ce sommet, le président américain a pressé Pékin d'user de son influence sur la Corée du Nord. "Nous avons fait des progrès immenses dans notre relation avec la Chine", déclare-t-il en Floride.

27 AVRIL

Dans un entretien accordé à Reuters, Trump estime qu'un conflit majeur avec la Corée du Nord est possible en raison des tensions suscitées par les programmes nucléaire et balistique du régime de Pyongyang mais ajoute qu'il entend privilégier une approche diplomatique.

"Il est possible que nous finissions par avoir un conflit majeur avec la Corée du Nord (...) Nous souhaiterions résoudre tout cela par la voie diplomatique mais c'est très difficile", dit-il.

A Pyongyang, l'agence KCNA dénonce la présence depuis quelques jours dans la région du porte-avions USS Carl Vinson et de son groupe aéronaval et accuse Washington "d'avoir amené la situation au bord de la guerre nucléaire". La Corée du Nord n'hésitera pas à recourir "à la force nucléaire" comme moyen "de dissuasion pour défendre la souveraineté et la dignité du pays", poursuit l'agence officielle de presse.

1ER MAI

La Corée du Nord effectue un nouvel essai de missile balistique. Selon des responsables américains et sud-coréens, le tir expérimental est un échec. Il s'agirait du quatrième essai de missile consécutif à avoir échoué depuis mars en Corée du Nord.

9 MAI

Moon Jae-in, candidat du Parti démocrate et favorable à un dialogue avec le Nord, est largement élu à la présidence sud-coréenne. "Si les conditions sont réunies, j'irai à Pyongyang", dit cet héritier de la "politique du rayon de soleil" (Sunshine Policy) du début des années 2000, une période de détente avec la Corée du Nord qui a abouti à deux sommets intercoréens, en 2000 puis 2007.

24 MAI

La transcription d'une conversation téléphonique entre Trump et le président philippin Rodrigo Duterte est publiée par le Washington Post et le site The Intercept. "On ne peut pas laisser un fou avec des armes nucléaires dans la nature comme ça", aurait déclaré le président américain au cours de cet échange, en date du 29 avril.

4 JUILLET

Le jour de la fête de l'indépendance aux Etats-Unis, Pyongyang annonce avoir procédé avec succès à un tir de missile balistique intercontinental et se dit désormais en mesure de frapper n'importe quel point de la planète.

Ce missile, de type Hwasong-14, a atteint une altitude de 2.802 km et volé pendant 39 minutes avant de frapper avec précision son objectif, rapporte la télévision nord-coréenne.

Le lendemain, la délégation américaine aux Nations unies transmet à la représentation chinoise un projet de résolution visant à durcir les sanctions contre Pyongyang.

28 JUILLET

La Corée du Nord procède à un nouveau tir expérimental de missile, qui, au vu des données recueillies par les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, semble être un engin balistique intercontinental (ICBM) plus puissant encore que celui testé le 4 juillet.

Confirmant ce tir, KCNA le présence comme un "avertissement solennel" adressé aux Etats-Unis.

Pour les services américains du renseignement, la Corée du Nord est sans doute en mesure désormais d'atteindre le territoire des Etats-Unis.

5 AOÛT

Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, susceptibles de réduire d'un milliard de dollars les exportations annuelles nord-coréennes.

La résolution 2371 a été négociée pendant près d'un mois avec la Chine, seul allié de poids de la Corée du Nord.

8 AOÛT

Depuis son lieu de villégiature, dans le New Jersey, Trump promet que la Corée du Nord fera face à une puissance de "feu et de fureur tels que le monde n'en a jamais vu" si elle renouvelle ses menaces contre les Etats-Unis.

"La Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis. Elles se heurteront à un feu et à une fureur que le monde n'a encore jamais vus", dit-il devant la presse.

Dans les heures qui suivent, les autorités nord-coréennes font savoir qu'elles "examinent soigneusement" un projet de frappe sur l'île de Guam, territoire américain dans le Pacifique. (édité par Henri-Pierre André pour le service français)