Pékin (awp/afp) - Les prix à la consommation en Chine sont restés stables en février après deux mois de tassement, sous l'effet d'une baisse des prix de l'alimentaire, selon des chiffres officiels publiés mercredi.

L'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, s'est inscrit en hausse de 0,9% sur un an en février, comme un mois plus tôt, selon le Bureau national des statistiques (BNS).

Les analystes sondés par l'agence financière Bloomberg anticipaient un ralentissement de plus grande ampleur (0,3%).

Cette stabilité des prix est le reflet d'une demande intérieure "fragile", relève Zhiwei Zhang, économiste au sein du cabinet Pinpoint Asset Management.

Alors que le spectre de l'inflation fait frémir les marchés mondiaux, cette tendance chinoise s'explique en partie par la baisse du prix des produits alimentaires.

L'indice ne semble pas tenir compte des répercussions de l'invasion russe de l'Ukraine fin février. Considérée comme le grenier de l'Europe, l'Ukraine exporte notamment vers la Chine de l'orge, de l'huile de tournesol et surtout du maïs.

La baisse des prix de l'alimentaire est significative pour la viande de porc (-42,5% sur un an), de loin la plus consommée en Chine.

Le prix du porc avait doublé ces dernières années du fait d'une épidémie de peste porcine africaine qui a décimé les élevages. Mais les prix ont connu une certaine accalmie en 2021 avec le reflux de la maladie.

Tous les produits ne sont toutefois pas logés à la même enseigne: les prix des carburants ont pour leur part bondi de près de 23,4% sur un an, sur fond de flambée des cours des matières premières.

Du côté des prix à la production, l'inflation s'est tassée le mois dernier, avec une progression de 8,8% sur un an -- contre 9,1% en janvier.

Il s'agit de son niveau le plus bas depuis neuf mois.

Les analystes anticipaient un ralentissement plus prononcé (8,7%).

Le ralentissement des prix s'explique par une baisse du coût de certaines matières premières, en particulier le charbon, selon le BNS.

L'indice des prix à la production, qui mesure le coût des marchandises à la sortie d'usine, avait connu en octobre sa plus forte hausse depuis plus de 25 ans (13,5%).

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