Pékin (awp/afp) - Les nouveaux prêts bancaires ont fortement baissé en août en Chine mais les financements totaux à l'économie ont augmenté, reflétant le soutien du gouvernement à l'activité, en réaction à la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Les établissements bancaires chinois ont accordé en août des prêts pour 1280 milliards de yuans (160 milliards d'euros) contre 1450 milliards en juillet et 1840 milliards en juin, a annoncé mercredi la Banque centrale chinoise (PBOC).

Ce repli est plus fort que prévu par les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, qui tablaient en moyenne sur un volume de prêts de 1400 milliards de yuans.

En revanche, l'agrégat appelé "Total Social Financing" (TSF), une mesure large incluant des mécanismes de crédit hors des banques, a progressé de 1520 milliards de yuans en août, contre 1042 milliards le mois précédent.

Cette hausse reflète l'impact des récentes mesures de politique monétaire prises par Pékin pour soutenir l'économie chinoise, menacée par les droits de douane punitifs imposés début juillet par les Etats-Unis.

Selon les experts du cabinet Capital Economics, ces mesures ont pu permettre de maintenir à 13,2% la croissance des prêts bancaires sur un an.

"La croissance totale du crédit s'est stabilisée en août mais d'autres assouplissements (de politique monétaire) seront nécessaires si l'on veut éviter une nouvelle baisse dans les prochains mois", écrivent-ils dans une note.

"Les assouplissements décidés précédemment ont eu un certain effet, la croissance du crédit ayant repris du terrain après sa chute rapide des derniers mois", abonde l'économiste Nie Wen, du cabinet Huabao Trust. "Mais le financement de l'économie reste difficile compte tenu d'un faible appétit pour le risque."

Le gouvernement chinois s'efforce de combattre la "finance de l'ombre", vaste éventail d'instruments de crédit non régulés, au nom de la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

Mais c'est au risque de plomber une activité économique fragile, des entreprises qui obtenaient des crédits auprès de la finance de l'ombre ayant du mal à se financer ailleurs, alors que les établissements bancaires se montrent, eux, plus pointilleux.

afp/buc