(Actualisé avec des précisions)

par Kevin Yao et Matthew Miller

PEKIN, 9 avril (Reuters) - Le directeur de l'autorité de tutelle des assurances en Chine fait l'objet d'une enquête pour infraction disciplinaire présumée, a annoncé dimanche l'organe chinois de lutte contre la corruption.

Dans un bref communiqué, la Commission centrale d'inspection de la discipline déclare que Xiang Junbo, le directeur de la Commission réglementaire chinoise de l'assurance (CIRC), qui est aussi membre du comité de politique monétaire de la Banque populaire de Chine (BPC), est soupconné de "graves infractions disciplinaires" - expression qui fait habituellement référence à la corruption - sans donner plus de détails.

Le nom et les attributions de Xiang ont été retirés du site de la CIRC (www.circ.gov.cn) mais les informations le concernant sont toujours là.

Xiang, 60 ans, dirigeait la CIRC depuis 2011, après avoir été président de l'Agricultural Bank of China, l'une des quatre banques publiques de la Chine, et gouverneur adjoint de la banque centrale.

En tant que patron de l'autorité de tutelle, ce dernier a favorisé une croissance rapide du secteur de l'assurance en l'accompagnant d'une libéralisation des règles d'investissement tant localement qu'à l'étranger.

Les actifs du secteur ont pratiquement doublé durant les trois dernières années pour atteindre 15.100 milliards de yuans (2.065 milliards d'euros) fin 2016.

Xiang avait lui-même décidé de sévir contre les opérations risquées de certains activistes du secteur de l'assurance, s'engageant à sanctionner les spéculateurs et à réduire les risques à long terme.

Il serait ainsi le fonctionnaire de plus haut rang impliqué dans la campagne anti-corruption lancée par les dirigeants chinois depuis Yao Gang, ex-directeur adjoint de la commission boursière chinoise (China Securities Regulatory Commission, CSRC), inquiété à la suite d'un krach boursier en 2015.

Depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, le président Xi Jinping a fait de la lutte contre la corruption l'un des fers de lance de sa politique, frappant les hautes sphères jadis intouchables aussi bien du parti et de l'armée que des milieux d'affaires, tout autant que leurs réseaux de proches et d'obligés. (Jean-Stéphane Brosse et Wilfrid Exbrayat pour le service français)