CHICAGO (awp/afp) - Les cours du maïs, du blé et du soja ont nettement baissé cette semaine à Chicago, comme s'éloignait de plus en plus le risque d'une sécheresse assez durable pour plomber les cultures américaines.

"La nature a joué au chat et à la souris avec les investisseurs en ce qui concerne le temps", a résumé dans une note Dewey Strickler d'Ag Watch Market Advisors.

Les marchés avaient entamé la semaine dans l'expectative, en se demandant à quel point de très hautes températures, certes devenues réalité à l'approche du week-end, allaient durer aux Etats-Unis.

Or, "même si les températures ont monté jusqu'à 37 ou 38°C dans le Midwest, c'est en train de s'interrompre face à des précipitations dans les grandes régions productrices de l'Illinois, l'Iowa et le Minnesota", a rapporté Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

En conséquence, le risque de dégâts sur les cultures, inquiétant pour les agriculteurs mais encourageant pour les investisseurs, s'est dissipé.

"Et les prévisions annoncent des pluies pour la semaine prochaine sur presque toutes les régions productrices de maïs et de soja aux Etats-Unis", a renchéri M. Nelson.

Cette perspective est particulièrement déprimante pour le marché du maïs, car le développement des cultures américaines achève désormais son moment le plus crucial et les rendements ne risquent guère plus d'être affectés par une dégradation des conditions météorologiques.

"On peut s'attendre à des récoltes historiquement élevées" aux Etats-Unis, a prévenu M. Strickler.

Qui plus est, le marché du maïs a souffert "de chiffres hebdomadaires moindres que prévu sur les exportations", a écrit Jack Scoville, de Price Futures Group, notant en revanche qu'ils avaient été solides pour le soja.

Au niveau de la météo, la situation semble d'ailleurs un peu moins assurée pour l'oléagineux, dont la croissance est un peu plus tardive dans l'année que le maïs, mais les risques restent limités, comme les cultures semblent actuellement se développer sans problème.

"S'il tombe bien des pluies en août, cela garantira aux cultures de soja un bon environnement et de bonnes conditions de croissance", a assuré M. Nelson.

Quant au marché du blé, il continuait à évoluer proche de ses plus bas niveaux depuis dix ans, souffrant notamment de prévisions d'offres élevées, publiées début juillet par le ministère américain de l'Agriculture (USDA).

En l'état actuel des choses, "le blé est condamné à suivre le maïs et le soja, sans actualité lui étant propre", a expliqué M. Strickler.

Certes sur le plan international, le marché de la céréale est susceptible de profiter des problèmes en France, frappée par des pluies excessives, et, de plus en plus, en Allemagne.

"Cela soutient les cours en Europe mais ce n'est pas encore suffisant pour le faire de l'autre côté de l'Atlantique", a relativisé M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, s'échangeait vendredi à 3,3675 dollars contre 3,5800 dollars en fin de semaine précédente.

Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 4,1600 dollars, contre 4,2475 dollars auparavant.

Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,7500 dollars contre 10,5725 dollars précédemment.

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