ajoute cours de clôture et évolutions

CHICAGO (awp/afp) - Les cours du soja et du maïs sont montés au plus haut depuis plusieurs mois cette semaine sur le marché de Chicago, encouragés par une poignée d'actualités favorables, alors que le blé est resté presque stable, contraint par la bonne météo américaine.

Le soja, en particulier, s'est affiché au plus haut depuis le mois d'août, conduisant les analystes de la maison de courtage Allendale à lancer une mise en garde: "les prix actuels dépassent la valeur économique (du soja), et cette remontée justifie plus des ventes que des achats de panique", remarquaient-ils, tout en notant toutefois qu'une remontée des cours à cette saison était habituelle.

"C'est la meilleure remontée hebdomadaire à laquelle on assiste depuis quatre mois", a noté pour sa part Jason Britt, chez Central States Commodities, soulignant l'importance des choix d'investissements des fonds spéculatifs pour expliquer ce mouvement, depuis le début du mois et l'annonce que les superficies cultivées déclineraient probablement cette année aux Etats-Unis.

Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors, a noté de son côté que le regain de vigueur du réal brésilien pourrait théoriquement favoriser les exportations américaines, même si pour le moment "le rythme des expéditions ne s'accélère pas".

D'autres analystes ont évoqué des arguments plus fondamentaux pour expliquer la montée des cours du soja.

"En Argentine on a vu une semaine de fortes pluies dans la principale région de culture du soja, et on pense que cela pourrait réduire la production de 5 millions de tonnes", a déclaré Bill Nelson, chez Doane Advisory Services.

Parallèlement, une zone très agricole au Brésil souffrait d'un problème inverse, à savoir la sécheresse et des températures approchant les 40 degrés Celsius - ce qui touchait surtout le maïs, le soja ayant déjà été récolté à 85%.

"Cela touche les épis à une phase clé de leur développement, (..) et on pense que cela pourrait causer pas mal de dégâts", a dit M. Nelson.

Enfin, aux Etats-Unis mêmes, la météorologie nationale a indiqué qu'elle pensait que le phénomène climatique de La Nina pourrait se manifester dès cet été, entraînant une sécheresse potentiellement nuisible aux cultures.

Pour l'instant, les semis de maïs ont débuté à un rythme habituel en dépit d'un début tardif. "Le sud-est est en recul, mais le Missouri et le Kansas sont en avance", a noté M. Strickler.

M. Britt a souligné pour sa part que l'abondance des stocks, confirmée mardi dans un rapport mensuel du ministère de l'Agriculture (USDA), ne poussait pas à l'optimisme pour les cours, actuellement au plus haut depuis décembre.

Pour M. Strickler, "c'est la force du soja et la réduction des paris à la baisse pris par les fonds qui a permis d'enflammer les cours du maïs cette semaine".

- le blé résiste -

En revanche, le blé est resté beaucoup plus stable, résistant à une poignée de mauvaises nouvelles pour les cours grâce à la remontée des autres produits.

Pourtant, en début de semaine, le relativement bon état des cultures de blé d'hiver a été confirmé par l'USDA, et les stocks américains et mondiaux de la céréale ont été revus en hausse.

Pour couronner le tout, "même si le dollar est sous pression ces temps-ci, le blé américain est constamment ignoré (par les importateurs étrangers) au profit de blé d'origine moins chère", a noté M. Strickler.

"Des pluies bienvenues sont attendues ce week-end, mais si elles ne se matérialisent cela pourrait alléger un peu la pression sur les cours", a déclaré M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a fini la séance vendredi à 3,7850 dollars, contre 3,6225 dollars en fin de semaine précédente (+4,49%).

Le boisseau de blé pour juillet, devenu le plus actif, valait 4,6750 dollars contre 4,6675 dollars auparavant (+0,16%).

Le boisseau de soja pour mai, le plus échangé, coûtait 9,5600 dollars contre 9,1675 dollars précédemment (+4,28%).

chr/jld/jpr