Commodesk - La lutte pour le contrôle du conseil d’administration de la holding charbonnière Bumi se poursuit entre les partisans de Nathaniel Rothschild (25% des voix) et ses partenaires-adversaires indonésiens, réunis autour de la famille Bakrie.

Le conseil s’est prononcé contre l’exclusion de 12 des 14 administrateurs, inscrite par l’investisseur suisse à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale des actionnaires, le 21 février. Les deux administrateurs restants Steven Shapiro et Graham Hearne ont refusé de soutenir le financier, l’estimant incapable d’évincer les actionnaires Bakrie & Brothers Tbk, refinancés par les négociants Glencore et Vitol, de Bumi Resources.

Nat Rothschild propose d’élargir le tour de table à des miniers australiens pour racheter les parts des Indonésiens. La famille Bakrie voudrait au contraire couper les liens entre la holding Bumi plc, basée à Londres, et le groupe minier Bumi Resources.

Steven Shapiro pilote la commission d’enquête examinant les irrégularités financières au sein de la holding, tandis que Graham Hearne appartient à l’équipe qui a favorisé en 2010 la fusion visant à constituer un grand pôle charbonnier.

Bumi Plc estime qu'une enquête indépendante ne permettra pas de prouver les détournement de fonds allégués dans ses filiales en Indonésie, Bumi Resources Tbk et Berau Coal Energy Tbk en raison du refus de coopérer des personnes concernées. 

L’enquête porte sur 390 millions de dollars provenant du Yémen et passés par Jersey, ainsi que sur un prêt sans garantie de 75 millions de dollars de Berau Coal au véhicule financier «Château Asset Management», implanté aux îles Caïmans, déprécié d’un tiers dans les comptes de Bumi fin 2011, puis effacé totalement en juin 2012.

L’ancien directeur du conseil d’administration Samin Tan a regretté dans un entretien au Financial Times que cet imbroglio jette une suspicion générale sur les investissements en Indonésie.
Bumi plc détient 85% de Berau Coal, société charbonnière indonésienne.