(Actualisé avec bilan des violences du week-end)

BANGUI, 25 mars (Reuters) - L'Union africaine a qualifié mardi les miliciens "anti-balaka" qui attaquent la population musulmane de Centrafrique de "terroristes" et a promis de les traiter comme des "ennemis combattants" au lendemain de la mort d'un soldat de la paix congolais.

Ce soldat de la Misca, la force africaine, a été tué lundi soir à Boali, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, Bangui, au cours d'affrontements qui ont fait douze morts dans les rangs des "anti-balaka" (anti-machettes), précise l'UA dans un communiqué.

"En conséquence, la Misca considère les anti-balaka comme des terroristes et des ennemis combattants et ils seront traités comme tels", dit-elle, en ajoutant que le décès du militaire congolais porte à 21 le nombre de soldats de la Misca morts en Centrafrique.

Ces milices chrétiennes et animistes, à l'origine formées pour l'autodéfense des villages, tuent et pillent les civils musulmans depuis que la Séléka, une alliance d'ex-rebelles majoritairement musulmans qui se sont rendus coupables de nombreuses exactions, a été chassée du pouvoir en janvier.

Le Haut Commissaire de l'Onu aux réfugiés, Antonio Guterres, a dénoncé au début du mois un "nettoyage ethnique" dans le sud et l'ouest de la Centrafrique. (voir )

Ni les 2.000 soldats français de l'opération Sangaris, déployés depuis décembre, ni les 6.000 hommes de la Misca n'ont réussi à mettre fin aux violences qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

D'après la Croix-Rouge locale, des combats ont fait au moins neuf morts au cours du week-end dans différents quartiers de la capitale, où ont retenti des tirs et des explosions de grenades.

Médecins Sans Frontières a rapporté que ses équipes avaient pris en charge 38 personnes souffrant de plaies par balles, armes blanches et éclats de grenade. Trois sont mortes de leurs blessures.

"Ces nouveaux affrontements sont la preuve que nous ne sommes toujours pas revenus à une situation normale et que, malgré la présence des troupes armées internationales, les violences continuent", a déclaré Hakim Chkam, chef de mission de MSF en Centrafrique. (Bate Felix; Tangi Salaün et Bertrand Boucey pour le service français)