Mme Colonna, 66 ans, est la deuxième femme à prendre la tête du ministère français des affaires étrangères après le bref passage de Michèle Alliot-Marie en 2010.

Cette diplomate chevronnée a occupé des postes à Washington et à Bruxelles, est ancienne ambassadrice en Italie et ancienne secrétaire d'État aux affaires européennes.

Sa nomination pourrait indiquer que le président Emmanuel Macron cherche à apaiser un corps diplomatique irrité par ses accusations passées de fonctionnaires travaillant parfois contre l'exécutif.

Plus récemment, la décision de Macron de réformer la structure de la carrière diplomatique a conduit leurs syndicats à appeler à une grève le mois prochain, la deuxième seulement de leur histoire. La réforme supprimera un statut spécial pour les hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères, ce qui signifie qu'ils tomberont dans un bassin plus large de la fonction publique.

"Elle sera appréciée au ministère des affaires étrangères. Elle rassurera à un moment où le ministère est confronté aux doutes, à l'incertitude et à la fin du corps diplomatique", a déclaré Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur en Russie. "Le ministère des affaires étrangères n'est pas dans un bon état psychologique".

Colonna est surtout connue pour avoir été la porte-parole de feu Chirac, un poste qu'elle a occupé pendant neuf ans, notamment lorsque la France s'est opposée à la guerre menée par les États-Unis en Irak.

Son expérience aidera également à assurer la continuité concernant le conflit en Ukraine, étant donné le soutien actif de Londres à Kiev.

Elle remplace Jean-Yves Le Drian, qui a été ministre - d'abord au ministère de la défense, puis au ministère des affaires étrangères pendant 10 ans - et travaillera en étroite collaboration avec l'ancien législateur de centre-droit Sébastien Lecornu, un proche allié de Macron, qui prend le poste de ministre de la défense, après avoir été ministre de l'outre-mer.

Clément Beaune reste ministre de l'Europe.