(Actualisé avec renvoie sur "Breakingviews, typo au §9)

par William James et William Schomberg

LONDRES, 31 octobre (Reuters) - Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a annoncé lundi avoir décidé de rester une année supplémentaire à son poste, jusqu'à la fin juin 2019, afin de contribuer à adoucir l'impact de la sortie du Royaume-Uni hors de l'Union européenne.

Mark Carney, qui a été vivement critiqué par les politiciens pro-Brexit pour avoir averti avant le référendun du 23 juin des risques économiques d'un Brexit, arrivé à la tête de la BoE en 2013, avait la possibilité de rester jusqu'en 2021.

Mais il a choisi de ne pas rester les huit années pleines.

"Je serais honoré de prolonger d'une année supplémentaire ma durée de service comme gouverneur, jusqu'à la fin du mois de juin 2019", a écrit Mark Carney dans une lettre adressée au ministre des Finances Philip Hammond et publiée sur le site internet de la banque centrale.

"En prolongeant mon mandat au-delà de la période attendue pour le processus de l'Article 50 (sur la sortie de l'Union européenne), j'espère contribuer à une transition en douceur vers une nouvelle relation entre le Royaume-Uni et l'Europe", a-t-il ajouté.

La Première ministre Theresa May lui avait exprimé son soutien dans la journée de lundi alors que circulaient des rumeurs sur un possible départ dès la mi-2018.

L'annonce de Mark Carney a fait rebondir la livre sterling à plus de 1,22 dollar sur le marché des changes. La devise britannique a perdu environ 20% depuis le vote pour le Brexit.

Elizabeth Martins, économiste chez HSBC, a jugé que cette prolongation d'un an était "un peu une décision en demi-teinte" qui permettrait au Royaume-Uni de franchir le cap difficile pour les marchés financiers des négociations de sortie de l'UE.

"Je pense que les marchés auraient aimé une prolongation jusqu'en 2021, et l'attendaient au vu des indications dans les médias. Mais cela sera mieux accepté qu'un départ plus rapide."

Le banquier central de 51 ans, père de quatre enfants en âge scolaire, avait promis d'annoncer d'ici la fin de l'année sa décision de s'en tenir ou non à un départ mi-2018, date à laquelle le Royaume-Uni serait profondément engagé dans le processus de sortie de l'Union européenne.

La plupart des économistes interrogés par Reuters la semaine dernière pensaient qu'il accepterait de rester au-delà de 2018.

Les spéculations sur l'avenir du Canadien, premier gouverneur étranger dans l'histoire de la banque centrale britannique, ont circulé depuis que Theresa May a critiqué les taux d'intérêt ultra-bas mis en place par la BoE.

Depuis, Marc Carney a également été critiqué par les parlementaires eurosceptiques du parti au pouvoir qui l'ont accusé d'avoir remis en cause l'indépendance de la banque centrale avec ses avertissements, avant le référendum, sur les risques économiques d'un vote en faveur d'une sortie de l'UE.

Toutefois, une porte-parole de la Première ministre a salué lundi la décision du gouverneur de rester un an de plus.

"C'est une bonne nouvelle pour le Royaume-Uni", a-t-elle dit. Cela garantira une continuité et une stabilité à la Banque d'Angleterre pendant que nous négocions notre sortie de l'Union européenne et cherchons à tirer parti des opportunités qui seront ouvertes par le Brexit."

Mark Carney a rencontré Theresa May lundi pour une réunion qualifiée de régulière par les bureaux du gouverneur.

Les projets professionnels d'un homme qui a été présenté à sa nomination comme "le banquier central le plus remarquable de sa génération" ont perturbé les marchés financiers. La récente glissade de la livre sterling et la hausse des rendements de obligations souveraines ont été partiellement attribuées par des analystes financiers à la perspective qu'il quitte la BoE.

BREAKINGVIEWS-Carney delays Bank of England exit by bare minimum (issVéronique Tison et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Eric Faye)