* Spike Lee vend la mèche au début de la cérémonie

* Titane, un film cru, violent, d'une folle inventivité

* Le plus grand festival du film mondial de retour après le Covid

par Michaela Cabrera et Hanna Rantala

CANNES, 17 juillet (Reuters) - "Titane", film choc de la jeune réalisatrice française Julia Ducournau, a remporté samedi la Palme d'Or du festival de Cannes, a annoncé samedi le président du jury Spike Lee, en vendant accidentellement la mèche au tout début de l'annonce du palmarès.

Puissant et dérangeant, le film, qui met en scène une tueuse en série, a provoqué de vives réactions chez les spectateurs et divisé les critiques, certains louant son originalité, d'autres ayant été rebutés par sa violence.

Julia Ducournau, 37 ans, devient la deuxième femme à décrocher la prestigieuse récompense après Jane Campion en 1993 pour "la leçon de piano". La réalisatrice avait à l'époque partagé le prix avec le réalisateur d'"Adieu ma concubine".

Le suspense aura été de courte durée, le président du jury ayant vendu la mèche au début de l'annonce du palmarès dans un grand moment de confusion.

Prié de dire quel serait le premier prix remis par le jury du festival, le réalisateur américain a répondu en anglais "le film qui a remporté la Palme d'Or est Titane", en s'étant apparemment mépris sur le sens de la question.

L'annonce de la Palme d'or clôture habituellement la révélation du palmarès.

"Il y a tant de beauté dans ce qu'on ne peut pas mettre dans une case", a déclaré Julia Ducournau, très émue, en recevant le prix.

La réalisatrice, déjà remarquée avec "Grave" en 2016, a revendiqué l'usage de la "monstruosité" comme une arme et une force, a-t-elle dit.

Le jury a également distingué Leos Carax, prix de la mise en scène pour "Annette", l'actrice Renate Reinsve pour son rôle dans "Julie (en 12 chapitres)" ou encore l'acteur Caleb Landry Jones pour son interprétation dans Nitram.

Le plus grand festival de cinéma au monde a fait son grand retour cette année après une interruption d'un an en raison du Covid 19. (Avec Sarah White, Sybille de la Hamaide et Gwénaëlle Barzic)