(Précise effectifs de la force étrangère § 14)

par Bate Felix

DIABALI, Mali, 21 janvier (Reuters) - Les forces françaises et maliennes ont repris lundi matin le contrôle des villes de Diabali et de Douentza, dans le centre du Mali, d'où les combattants islamistes ont disparu, a confirmé le ministre français de l'Intérieur, Jean-Yves Le Drian.

Des sources au sein des services maliens de sécurité avaient auparavant fait état de l'entrée d'une colonne de camions et de blindés français et maliens à Diabali après la disparition des djihadistes qui avaient occupé la ville le 14 janvier.

Diabali, à 350 km au nord de la capitale Bamako, était le principal centre de regroupement des rebelles au sud de la ligne de front constituée par les localités de Mopti et Sévaré, jusqu'à ce que les frappes aériennes françaises les contraignent à fuir où à se fondre dans la population.

"Cette avancée de l'armée malienne vers les villes tenues par ses ennemis constitue une réussite militaire certaine pour le gouvernement de Bamako et pour les forces françaises, intervenant en soutien dans ces opérations", écrit Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.

"Je réaffirme ma totale confiance envers nos militaires engagés avec détermination dans la mission décidée par le président de la République", poursuit-il. "Elle vise à restaurer la souveraineté du Mali sur son territoire et à conjurer le risque de constitution d'un sanctuaire terroriste au ceur de l'Afrique."

Les forces françaises et maliennes vont poursuivre leur "mission de sécurisation" à Diabali, a assuré le capitaine Samasa, chef adjoint des forces maliennes sur place, interrogé dans la ville voisine de Niono.

Des Maliens ont rapporté que des combattants djihadistes s'étaient rasé la barbe et avaient troqué leurs "boubous" traditionnels pour des jeans afin de se fondre dans la population.

La ville de Douentza, à 800 km au nord-est de Bamako, a également était reprise. Les islamistes qui l'occupaient ont disparu après plusieurs raids aériens français la semaine dernière.

Selon le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major français, "le but est d'étendre la zone dans laquelle nous pourrons agir en sécurité".

"Avec les forces maliennes, il s'agit de se coordonner mais pas de s'imbriquer, c'est-à-dire ne pas surveiller les mêmes zones mais éviter qu'une zone ne soit surveillée par personne", a-t-il aussi souligné devant la presse à Paris.

REPLI DES ISLAMISTES SUR TOMBOUCTOU ?

A Tombouctou, plus au nord, un habitant joint par téléphone satellitaire a rapporté l'arrivée depuis samedi de nombreux pickup transportant des combattants islamistes, cherchant apparemment à se regrouper dans leurs bastions nordistes occupés depuis avril dernier.

Dimanche soir, Jean-Yves Le Drian a affirmé que l'objectif des forces françaises, maliennes et ouest-africaines de la Misma était la "reconquête totale" du Mali. "On ne va pas laisser des poches de résistance", a-t-il dit.

Au total, 3.150 militaires français participent à l'opération Serval lancée le 11 janvier, dont 2.150 sur le territoire malien, selon le ministère français de la Défense.

Lundi, la Mission internationale au Mali (Misma) comprenait 830 soldats provenant du Togo, du Bénin, du Niger et du Nigeria, complétée par 170 militaires tchadiens, ce qui porte à un millier le total des effectifs étrangers hors France, selon l'état-major français.

Actuellement, une demi-douzaine de pays occidentaux apportent un soutien logistique à l'opération Serval, dont les Etats-Unis avec notamment des moyens de renseignement.

"Un premier vol américain a été effectué hier soir", a indiqué l'état-major français, qui a aussi précisé que l'armée française n'avait fait pour l'instant aucun prisonnier.

A Londres, un porte-parole du Premier ministre David Cameron a répété que la Grande-Bretagne n'engagerait pas de soldats dans les combats au Mali, et plus largement dans la région.

L'Union européenne a proposé lundi d'organiser le 5 février à Bruxelles une réunion internationale sur le Mali, a annoncé un porte-parole de la Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Catherine Ashton.

Cette réunion, a-t-il ajouté, sera organisée conjointement avec l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les Nations unies.

Les islamistes à l'origine de la prise d'otages sanglante d'In Aménas dans le Sahara algérien ont menacé de nouvelles attaques les pays soutenant l'intervention française au Mali.

Selon le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, 27 otages avaient été tués et sept étaient encore portés manquants après l'assaut donné samedi par les forces algériennes.

Vingt-neuf djihadistes responsables de la prise d'otages ont éte tués et trois ont été faits prisonniers, a-t-il ajouté. (Avec Adama Diarra, Tiémoko Diallo, Paul Taylor, Marine Pennetier et Elizabeth Pineau à Paris; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)