Cette proposition, qui émane de Garuda, n'entre pas dans le cadre du plan de restructuration "Transform 2015" d'Air France-KLM, qui prévoit la fusion des compagnies régionales françaises Régional, Brit Air et Airlinair en un seul pôle.

Brit Air exploite une flotte d'une quarantaine d'appareils - tous des CRJ de Bombardier - et emploie 350 pilotes qui assurent 240 vols court et moyen courriers quotidiens, notamment à partir de son "hub" de Lyon.

"On a envoyé une note vendredi à nos pilotes pour leur demander l'intérêt qu'ils pourraient avoir dans un éventuel détachement chez Garuda", a déclaré mercredi la porte-parole de Brit Air.

Ces détachements pourraient durer de six mois à deux ans et devraient concerner moins d'une dizaine de pilotes, a-t-elle précisé.

"Cela n'entre pas dans le cadre de 'Transform'. C'est un concours de circonstances", a dit de son côté une porte-parole d'Air France.

Garuda Indonesia a annoncé en février au salon aéronautique de Singapour une commande de 18 avions régionaux de 100 places CRJ1000 à Bombardier.

Une porte-parole du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a confirmé que les pilotes de Brit Air travaillaient sur un détachement chez Garuda.

"Des négociations sont en cours jusqu'à mercredi prochain entre les organisations professionnelles et la direction de Brit Air pour la mise à disposition de pilotes", a-t-elle dit.

"Le SNPL Brit Air s'assurera qu'il n'y a pas de traitement différent sur les conditions des mises à disposition entre les pilotes du groupe Air France."

EN CHINE OU CHEZ TRANSAVIA

Air France, qui compte supprimer 5.122 emplois d'ici 2014, entend redresser en priorité son activité court et moyen-courrier, qui a perdu quelque 500 millions d'euros en 2011.

Elle chiffrera en septembre les sureffectifs au sein des trois compagnies régionales, promises à être fusionnées en un seul pôle qui pourrait accueillir un actionnaire extérieur.

Les pilotes de la compagnie Air France se sont déclarés favorables au plan de restructuration de la compagnie, selon les résultats communiqués jeudi dernier d'un référendum organisé par le SNPL, ultra-majoritaire.

Le personnel au sol, qui représente la grande majorité des effectifs, a accepté le plan le 10 juillet, mais les hôtesses et stewards l'ont rejeté fin juillet.

Air France a estimé le sureffectif chez les pilotes à 550 personnes.

Les pilotes, dont la formation prend plusieurs années, ne se sont pas vu proposer de plan de départ volontaire, contrairement aux autres catégories de personnels afin de ne pas handicaper Air France en cas de reprise de l'activité.

Parmi les mesures destinées à faire des économies, Air France discute avec les compagnies chinoises China Eastern et China Southern, membres de l'alliance SkyTeam, pour permettre à quelques dizaines de pilotes d'aller y travailler pour une période déterminée.

La Chine manque encore d'aéroports et de pilotes qualifiés pour accompagner la forte croissance de son trafic aérien attendue dans les prochaines décennies.

Air France avait déjà détaché des pilotes chez Vietnam Airlines dans les années 1990, ce qui avait aidé la compagnie à se développer.

La compagnie française a également proposé à une soixantaine de pilotes volontaires d'aller travailler pendant trois ans dans sa filiale 'low cost' Transavia France, promise à une montée en puissance dans le cadre de la réorganisation de son réseau court et moyen-courrier.

Ils percevront pour cela une prime dont le montant sera directement corrélé à leur niveau de rémunération.

Un dispositif similaire a été proposé aux hôtesses et stewards, qui l'ont refusé.

Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez