Tant sur le plan politique qu'économique, le Brexit scinde concrètement l'Europe en deux "mondes", indique Quilvest Asset Management. Après ce suffrage, le Royaume-Uni va faire figure de principal perdant. Le prix à payer sera élevé prévient la société de gestion qui s'attend à voir l'économie britannique renouer avec la récession et la recrudescence du chômage.

La chute de la livre sterling constatée ce matin (la devise s'échange contre 1,36 dollar, son plus bas niveau depuis 1985) pourrait à moyen terme provoquer des pressions inflationnistes, tandis que la confiance des marchés à l'égard de la dette souveraine britannique risque de se dégrader.

Les flux d'investissement des opérateurs de marché internationaux sur le marché britannique pourraient connaître un sévère coup de frein. Cela va impacter l'équilibre financier du pays, dont l'important déficit extérieur était jusqu'ici compensé par l'importation de capitaux étrangers, notamment européens. Pour pallier ce stress de liquidité, la Banque d'Angleterre (BoE) se dit d'ores et déjà prête à injecter 250 milliards de livres sur les marchés.

Outre la chute brutale des marchés financiers ce matin, le Brexit va générer de la volatilité à moyen terme, ajoute Quilvest Asset Management.  Au cours des dernières années, les aléas politiques ont causé de nombreuses turbulences sur les marchés financiers européens. Il faut s'attendre à ce que cette remise en cause profonde du projet politique européen ouvre la voie à de nouvelles velléités de sortie de la zone euro, voire de l'Union européenne.

Le gérant recommande de regarder de très près comment réagiront les forces politiques hostiles à l'Europe, notamment dans les pays du Sud, où de profonds efforts budgétaires et réformes structurelles ont été réalisés ces dernières années. L'hypothèse d'une contagion ou d'une crise systémique n'est pas à exclure !