Brasilia (awp/afp) - Le taux directeur au Brésil va terminer l'année à 11,75%, à la faveur d'une quatrième réduction consécutive de 0,50 point mercredi, la Banque centrale ayant poursuivi le mouvement réclamé avec force par le président Lula.

Ce taux d'intérêt, intitulé Selic, demeure un des plus élevés au monde. Il avait été abaissé pour la première fois en trois ans début août, passant de 13,75% à 13,25% à la faveur d'un ralentissement significatif de l'inflation.

La Comité de politique monétaire de la Banque centrale (Copom) l'a ensuite réduit à 12,75% à la mi-septembre, puis à 12,25% fin octobre.

Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait poussé pour une baisse du taux directeur dès son retour au pouvoir pour un troisième mandat en janvier, engageant un bras de fer avec le président de la Banque centrale.

Selon Lula, les taux d'intérêt élevés entravent la croissance de la première économie d'Amérique latine, rendant plus difficile l'accès au crédit pour les consommateurs, et pour les investissements des entreprises.

Le Copom, qui a décidé à l'unanimité d'abaisser le Selic à 11,75%, a indiqué mercredi dans un communiqué qu'il envisageait de procéder à une réduction "de la même ampleur" lors de ses prochaines réunions, à commencer par la première de 2024, fin janvier.

Les analystes et autres institutions financières consultées pour l'enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale tablent sur un taux directeur à 9,25% à la fin de l'année prochaine.

Mardi, l'institut de statistiques IBGE a annoncé que l'inflation sur un an avait retrouvé un niveau compatible avec l'objectif fixé en début d'année par la Banque centrale, à 4,68%.

Cet objectif était de 3,25%, avec une marge de tolérance de 1,5 point, pour une fourchette allant de 1,75% à 4,75%.

L'an prochain, la Banque centrale vise une inflation à 3%, mais les analystes tablent sur une hausse des prix de 3,93%. Le rythme de l'abaissement des taux pourrait donc être freiné à l'avenir.

Le Brésil a vu sa croissance ralentir à 0,1% au troisième trimestre, mais elle est parvenue à rester dans le vert, malgré les prévisions de contraction des experts.

Le ministre des Finances, Fernando Haddad, a déclaré la semaine dernière que le Brésil allait connaître une croissance "supérieure à 3%" en 2023.

Mais pour que cette tendance se concrétise, il a appelé la Banque centrale à "faire son travail" en poursuivant le cycle de baisse du taux directeur.

afp/rp