ATALAIA DO NORTE, Brésil (Reuters) - Les équipes de recherche brésiliennes ont trouvé des restes "apparemment humains" dans une rivière de la forêt amazonienne près de laquelle un journaliste britannique a été vu pour la dernière fois avant sa disparition dimanche, ont annoncé vendredi les autorités.

Le "matériel organique" ainsi que du sang trouvé sur le bateau d'un suspect vont être soumis à une analyse médico-légale et sera comparé à du matériel génétique appartenant au journaliste britannique Dom Phillips et à son compagnon de voyage, l'expert brésilien des peuples autochtones Bruno Pereira, a déclaré la police fédérale.

Le suspect, Amarildo da Costa, un pêcheur accusé par ailleurs de possession illégale de munitions à usage restreint, sera maintenu en détention pendant 30 jours supplémentaires sur décision d'un juge, le temps que la police détermine s'il est impliqué dans la disparition des deux hommes, a indiqué l'avocat d'un groupe autochtone local.

La police a déclaré qu'Amarildo da Costa était l'une des dernières personnes à avoir vu Dom Phillips et Bruno Pereira avant leur disparition, après que les deux hommes se sont rendus dans la communauté de Sao Gabriel, située au bord de la rivière près de laquelle vit le pêcheur.

Les inspecteurs de la police d'Etat ont déclaré à Reuters que leur enquête se concentrait sur les braconniers et les pêcheurs illégaux de la région, qui se confrontaient souvent à Bruno Pereira lorsque ce dernier organisait des patrouilles dans la réserve locale.

Des témoins ont déclaré avoir vu Dom Phillips, un journaliste indépendant qui a notamment collaboré avec le Guardian et le Washington Post, pour la dernière fois dimanche.

Son compagnon Bruno Pereira, spécialiste des peuples autochtones, travaillait pour la Funai, un organisme gouvernemental brésilien chargé des peuples autochtones.

Les deux hommes effectuaient un reportage dans une région reculée de la jungle amazonienne, située à la frontière entre le Pérou et la Colombie, qui abrite le plus grand nombre de populations autochtones non contactées au monde. Cette région a attiré les trafiquants de cocaïne, ainsi que les exploitants forestiers, les mineurs et les chasseurs illégaux en raison de son isolement et de sa difficulté d'accès.

(Avec la contribution d'Anthony Boadle; version française Camille Raynaud)

par Jake Spring