Francfort (awp/afp) - Le premier équipementier automobile mondial Bosch a indiqué vendredi qu'il suspendait des "parties importantes" de ses activités avec la Russie, au moment où il se voit reprocher d'avoir équipé des véhicules militaires de l'armée de Vladimir Poutine.

"Nos livraisons vers la Russie sont pour la plupart interrompues" dans le contexte des sanctions économiques imposées à ce pays, selon un communiqué transmis à l'AFP.

La livraison de "composants de camions en Russie et aux clients russes" a notamment été stoppée, ajoute Bosch, après des accusations du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba selon lequel des pièces de l'équipementier ont été retrouvées dans des véhicules militaires russes participant à l'offensive en Ukraine.

Le ministère de l'Economie à Berlin a lancé dans la foulée une enquête visant une possible violation de l'interdiction d'exporter des pièces pouvant être utilisées à la fois à des fins civiles et militaires, affirme vendredi l'hebdomadaire Der Spiegel.

Des éléments auraient déjà été transmis à la justice pénale, ajoute l'hebdomadaire.

A l'issue d'un point presse régulier vendredi, le ministère de l'Economie a indiqué qu'il informait les autorités compétentes de "tout indice de violation des sanctions" contre la Russie, tout en refusant de commenter ce qui relève de "cas individuels".

Bosch a aussi lancé une enquête interne pour vérifier si des pièces ont pu être installées sur des engins semant la mort en Ukraine.

Les composants en question servent à commander des véhicules utilitaires et n'ont "pas été fournis directement au constructeur du véhicule par Bosch", se défend le groupe dans cette affaire risquant d'écorner son image.

Plus globalement le groupe a décidé d'"importantes restrictions" dans ses usines de production en Russie.

L'activité de pièces de rechange est "à l'arrêt" alors que celle pour les pièces d'origine avec les clients automobiles en Russie "s'arrêtera bientôt".

L'activité électroménager est aussi touchée avec la suspension de la production dans une usine à Saint-Petersbourg.

afp/rp