Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone a digéré tranquillement vendredi les annonces conséquentes faites la veille par la Banque d'Angleterre (BoE) et les chiffres de bonne facture de créations d'emploi aux États-Unis.

"Le marché tient bien" dans la foulée de la BoE "qui a prouvé qu'elle était là si besoin était, en contrant un peu l'idée qui émergeait ces derniers temps que les banques centrales n'allaient rien faire dans l'immédiat", a souligné Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

L'institution a pour la première fois depuis 2009 abaissé son taux directeur à un plus bas niveau historique de 0,25%. Elle a en outre décidé d'injecter davantage de liquidités dans l'économie, portant le montant total de son programme de rachats d'obligations d'État à 435 milliards de livres (518 milliards d'euros).

Ces annonces "ont eu un effet assez stabilisant pour l'ensemble des marchés", a-t-il ajouté.

Selon lui, "le marché tient bien aussi grâce aux bons chiffres d'emploi américain".

Les créations d'emplois ont connu une poussée surprise en juillet aux États-Unis tandis que le taux de chômage est resté stable, selon des données du département du Travail publiées vendredi.

L'économie américaine a créé 255.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit le mois dernier, en données corrigées des variations saisonnières, alors que les analystes tablaient sur un ralentissement à 187.000.

"Cela fait donc deux publications successives avec plus de 200.000 créations et cela apporte encore une preuve de la résilience de l'économie américaine", a noté M. Regnat.

"Si les chiffres de septembre sont aussi bons, la Fed devrait progressivement durcir son discours" pour préparer les investisseurs à un nouveau relèvement de ses taux directeurs, a-t-il estimé.

Mais dans les semaines qui viennent, "le marché de la dette va avoir du mal à sortir de la fourchette étroite dans laquelle il évolue depuis déjà quelque temps", faute d'actualité à l'horizon en attendant "la conférence monétaire de Jackson Hole aux États-Unis fin août qui constituera la vraie rentrée", a-t-il anticipé.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux à dix ans de l'Allemagne a fini en progression à -0,067% contre -0,095%, après un mouvement de nette détente la veille.

Le taux de la France est aussi un peu monté à 0,155% contre 0,132%.

Celui de l'Espagne a très légèrement reculé à 1,015% contre 1,023% et celui de l'Italie à 1,137% contre 1,146%.

Le taux d'emprunt du Royaume-Uni a terminé à 0,672% contre 0,643%.

Aux États-Unis, le taux d'emprunt à dix ans montait à 1,564% contre 1,501% et celui à 30 ans à 2,295% contre 2,254%. Le taux à deux ans était à 0,714% contre 0,643%.

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