RANGOUN/COX BAZAR, Bangladesh, 26 août (Reuters) - Un millier de Rohingyas fuyant les violences de plus en plus meurtrières en Birmanie ont été stoppés à la frontière occidentale, ont annoncé samedi les services de sécurité bangladais.

Des rebelles appartenant à cette minorité musulmane s'étaient attaqués la veille à une trentaine de commissariats de police birmans et à une base militaire dans l'Etat de Rakhine. Le bilan, revu à la hausse samedi, fait état de 77 tués parmi les assaillants de douze dans les rangs des forces de l'ordre, selon l'armée.

Ces actes coordonnés ont été revendiqués par l'Armée du Salut des Rohingyas de l'Arakan (ASRA), autrefois baptisée "Mouvement de la Foi.

Des attaques similaires, qui ont donné lieu à une violente riposte militaire, avaient déjà eu lieu en octobre, mais celles de vendredi sont d'une ampleur sans précédent.

Le sort des Rohingyas, minorité musulmane de 1,1 million de personnes, s'est imposé comme la première priorité d'Aung San Suu Kyi, qui exerce de facto les fonctions de chef du gouvernement birman depuis près d'un an et demi.

Certains reprochent à la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 de ne pas les défendre plus vigoureusement et de ne pas avoir condamné la violente riposte d'octobre, qui aurait donné lieu à des exactions.

Depuis, 87.000 Rohingyas sont arrivés au Bangladesh. Un millier d'autres se sont présentés samedi à la frontière, où les douaniers bangladais leur ont barré le passage.

"Beaucoup de Rohingyas essayent d'entrer dans le pays, mais nous appliquons la tolérance zéro. Personne ne sera autorisé à passer", a déclaré un officier.

Malgré la fermeté affichée, le Bangladesh accepte en général les réfugiés rohingyas. Plusieurs centaines de milliers s'y trouvent déjà. (Ruma Paul et Shoon Naing, Jean-Philippe Lefief pour le service français)