Au premier trimestre, les quatre premiers établissements français ont enregistré un profit net cumulé record de 5 milliards d'euros. Toutefois de lourdes incertitudes pèsent sur leurs futures performances. L'environnement inflationniste peut être une aubaine pour les revenus des banques mais il comporte aussi une part de risques.

D'excellents résultats
Les principales banques françaises ont affiché plus de 31 milliards d'euros de résultat net en 2021, plus du double de celui de l'année précédente, et en hausse par rapport à 2019.
La première banque française, BNP Paribas, a dégagé un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 19% grâce à la bonne performance de sa banque de financement et d'investissement. Le groupe Banque populaire Caisse d'épargne (BPCE) a bénéficié d'un bond 43% de son profit net, à 785 millions d'euros. La progression du résultat net est plus légère pour la Société générale (+3% à 842 millions d'euros), alors que son coût du risque a doublé suite à la guerre en Ukraine. En avril dernier, la banque a annoncé la cession de la totalité de sa participation dans sa filiale russe Rosbank se traduisant par une perte nette de 3,2 milliards d'euros. L'invasion de l'Ukraine a également sensiblement impacté le résultat du groupe Crédit agricole, qui a subi une chute de 24% de son bénéfice net, à 1,3 milliard d'euros.
Les effets négatifs de la hausse des taux
La remontée des taux provoque normalement une progression des revenus des banques par les crédits octroyés. En Europe, d'après un sondage mené par S&P auprès de 85 établissements bancaires, le secteur s'attend en moyenne à une hausse de 18% de ses revenus nets d'intérêt. Toutefois ce nouveau contexte inflationniste a aussi des effets indésirables, en particulier une hausse des coûts de refinancement. Il s'accompagne également de la crainte d'une nouvelle récession, qui toucherait alors tous les métiers de la banque, allant des prêts à la gestion d'actifs, dont les revenus sont corrélés aux valorisations de marché. Elément rassurant : les banques de la zone euro sont suffisamment solides pour faire face à une dégradation de leur environnement.