Ce premier assouplissement de la politique monétaire de la Banque de Corée en sept mois vient souligner que la reprise de la quatrième économie d'Asie n'est pas aussi rapide qu'attendu.

Les futures sur emprunts d'Etat étaient orientées à la hausse après l'annonce de la baisse du taux directeur, tandis que le won s'orientait à la baisse. La Bourse de Séoul, elle, a terminé la journée sur une progression de 1,18%.

C'est la première fois en sept mois que la Banque de Corée réduit son taux directeur, ramené ainsi à son plus bas niveau depuis début 2011.

Sur les 26 analystes interrogés par Reuters, seuls 10 avaient prévu que la banque centrale sud-coréenne prenne une telle décision. Les 16 autres anticipaient un statu quo.

La décision de ramener le taux directeur à 2,50% a été prise par six voix contre une au sein du comité de politique monétaire, a précisé le gouverneur de la banque centrale, Kim Choong-soo, ajoutant que les décisions récentes adoptées par d'autres banques centrales avaient influencé celle adoptée jeudi.

Le gouvernement nommé par la présidente Park Geun-hye, installé il y a moins de trois mois, ne prévoit plus que 2,8% de croissance cette année et lancé un plan de relance de 5.300 milliards de wons, soit près de quatre milliards d'euros.

"Nous avons assoupli la politique monétaire pour créer un socle sur lequel les effets du collectif budgétaire du gouvernement pourront être maximisés", a déclaré Kim Choong-soo à la presse, ajoutant que la baisse du taux directeur visait aussi à répondre aux fluctuations des taux de marché liés aux émissions obligataires rendues nécessaires par le plan de relance.

Pour Jun Min-Kyoo, économiste de Korea Investement & Securities, "la baisse de taux de ce mois-ci montre que la Banque de Corée admet que l'économie ne se porte pas aussi bien qu'elle le pensait".

Les exportations sud-coréennes, l'un des moteurs traditionnels de l'économie, n'ont augmenté que de 0,4% en avril par rapport à l'an dernier et la production industrielle s'est contractée en mars pour le troisième mois consécutif, soulignant la faiblesse de la croissance.

Christine Kim et Se Young Lee; Nicolas Delame et Marc Angrand pour le service français