"Il nous manquerait encore environ 5% pour devenir premier", indique Hideo Kitamura, responsable du pôle Power Systems de Toshiba, dans une interview au quotidien économique. "L'intérêt dans cette opération, c'est l'addition de nos parts de marché. Il n'y a pas de chevauchement."

Hideo Kitamura ajoute que Toshiba est, selon lui, le candidat qui valorise le mieux les synergies.

"Par exemple, Toshiba est très fort dans la recherche fondamentale, notamment sur les matériaux, et Areva dans l'application de ces technologies", souligne-t-il. Il ajoute que dans la haute tension, Toshiba est fort au Japon et en Chine, tandis qu'Areva l'est en Inde et en Europe.

"Areva T&D sera une filiale consolidée de Toshiba avec son siège social en France. Nous ne prévoyons aucune restructuration du fait de l'acquisition", précise-il. "En dehors des plans décidés par le management actuel, il n'y aura ni fermeture d'usine, ni licenciement."

"Au début, les deux entités seront séparées sur le plan opérationnel", poursuit Hideo Kitamura. "Ce qui n'empêchera pas évidemment de faire jouer les complémentarités. La structure des deux entités restera intacte."

UN PARTENAIRE DE LONG TERME

Selon les Échos, qui citent des sources proches du dossier, Toshiba n'aurait pas à prendre en charge financièrement la totalité de l'opération puisque le fonds semi-public japonais Innovation Network Corp. of Japan pourrait financer jusqu'à 30% de l'offre.

"Pour Taqa (Abu Dhabi National Energy), rien n'est fait. Nous n'avons pas encore décidé quel schéma retenir. Cela pourrait être aussi bien un partenaire français ou japonais, tout est possible", précise Hideo Kitamura, pour qui Toshiba recherche avant tout un partenaire de long terme.

Des sources proches du dossier avaient indiqué à Reuters que Taqa avait mis un terme aux discussions avec Toshiba sur ce dossier.

Dans un deuxième temps, rapportent les Échos, Toshiba entend monter à 60% d'Areva T&D lorsqu'il apportera ses propres actifs de transmission et distribution à la filiale du spécialiste français du nucléaire.

Dans un troisième temps, à un horizon de cinq ou sept ans, le groupe japonais rachèterait les minoritaires de ses partenaires ou introduirait le nouvel ensemble en Bourse.

Prié de dire si la valeur d'entreprise que Toshiba propose est de 4,5 milliards d'euros, Hideo Kitamura a refusé de faire un commentaire.

Les autres candidats à la reprise du pôle haute et moyenne tension d'Areva sont le tandem Alstom-Schneider Electric et l'américain General Electric.

Dans une interview à Reuters, John Rice, directeur de la division infrastructures technologiques de GE, a déclaré jeudi s'attendre à ce qu'Areva prenne une décision d'ici une à deux semaines.

Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez