Washington (awp/afp) - En surchauffe depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le marché de l'emploi aux Etats-Unis multiplie les signes d'atterrissage en douceur, avec un taux de chômage qui dépasse désormais les 4%, à 4,1%, mais des créations d'emplois qui restent au-dessus des attentes.

Sur un mois, le taux de chômage est en légère hausse, de 0,1 point de pourcentage, alors que les analystes prévoyaient plutôt une stabilisation à 4%, selon le consensus publié par briefing.com.

Mais dans le même temps les créations d'emplois restent à des niveaux supérieurs aux attentes, 206.000 nouveaux emplois ayant été proposés sur le mois écoulé, selon les données du département du Travail publié vendredi, là où le marché en attendait plutôt 160.000.

C'est cependant moins qu'au mois de mai, durant lequel 218.000 emplois avaient été créés, un chiffre revu à la baisse cependant après l'estimation initiale de 272.000 publié par

Des données qui viennent plutôt confirmer les résultats de l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, publiée mercredi, qui soulignait un ralentissement des créations d'emplois dans le secteur privé, qui auraient même pu être en baisse sans un rebond du recrutement dans l'hôtellerie et le secteur des loisirs.

Le taux de participation au marché du travail a légèrement remonté, restant dans la fourchette observée ces derniers mois, à 62,6%, contre 62,5% au mois de mai.

Tendance positive pour l'inflation

"Les données sont en ligne avec les attentes et montrent une décélération (du marché de l'emploi, NDLR). Dans l'ensemble, la modération de la hausse des salaires au deuxième trimestre couplée à la hausse de l'emploi et une croissance moins élevée vont dans la direction d'une première baisse des taux cette année", a estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.

Le marché de l'emploi aux Etats-Unis est particulièrement surveillé comme une des indications d'un ralentissement, longtemps attendu, de l'économie nationale, alors que la Réserve fédérale (Fed), tente de ramener l'inflation vers sa cible de 2% sur le long terme.

S'ils anticipaient initialement une première baisse dans le courant du premier semestre, les analystes s'attendent désormais à une première action de la Fed sur ses taux à l'occasion de sa réunion de septembre, soit sa dernière réunion avant les élections présidentielles prévues le 5 novembre.

Mardi, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, avait fait preuve d'optimisme, estimant que la tendance était positive.

Il avait notamment fait référence à la courbe de Beveridge, concept économique représentant la relation entre le taux de chômage et le nombre d'emplois vacants, estimant que ces derniers baissaient rapidement, ce qui devrait se matérialiser par une légère remontée du chômage.

"Nous arrivons au moment où, traditionnellement, la courbe s'aplatit, ce qui signifie que l'on devrait assister à une hausse du chômage comme conséquence de la baisse des créations d'emplois'", a-t-il explicité.

L'emploi est l'une des priorités de la politique monétaire de la Fed, au même titre que la maîtrise de l'inflation, mais le taux de chômage extrêmement faible aux Etats-Unis a permis à l'institution monétaire de se concentrer exclusivement sur le ralentissement de l'inflation, qui avait atteint 9,5% en juin 2022, en relevant fortement ses taux.

afp/rp