Les liens entre la France et l'Iran se sont détériorés ces derniers mois, alors que les efforts pour relancer les négociations nucléaires, auxquelles la France est l'une des parties, sont au point mort et que Téhéran a détenu sept de ses ressortissants.

Charlie Hebdo a publié cette semaine des dizaines de caricatures représentant le guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, qui, selon lui, visaient à soutenir les manifestations antigouvernementales déclenchées par la mort d'une jeune femme en septembre alors qu'elle était détenue par la police des mœurs.

S'exprimant sur la chaîne de télévision LCI, M. Colonna a déclaré que c'était l'Iran qui menait une mauvaise politique par sa violence contre sa population et la détention de ressortissants français.

"Rappelons qu'en France la liberté de la presse existe contrairement à ce qui se passe en Iran et que cette (liberté) est contrôlée par un juge dans le cadre d'une justice indépendante, ce que l'Iran ne connaît sans doute pas bien", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il n'y avait pas de lois sur le blasphème en France.

Confrontés à leur pire crise de légitimité depuis la révolution islamique de 1979, les chefs religieux iraniens ont accusé leurs ennemis étrangers d'orchestrer les manifestations de masse antigouvernementales pour déstabiliser le pays.

Les caricatures de Charlie Hebdo ont déclenché une réponse furieuse de l'Iran, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian avertissant que le geste "offensant et indécent" recevrait une réponse ferme de Téhéran. Il a accusé le gouvernement français d'aller trop loin.

Le magazine a déclaré avoir publié les caricatures dans une édition spéciale pour marquer l'anniversaire de l'attaque meurtrière de son bureau parisien le 7 janvier 2015 par des militants islamistes, après que l'hebdomadaire ait publié des caricatures se moquant du prophète Mahomet.