ATHENES (AFP)--La Grèce veut évoquer avec ses partenaires allemand et français son souhait d'un sursis supplémentaire pour atteindre l'équilibre budgétaire, mais n'entend pas présenter dans l'immédiat de demande officielle en ce sens, a affirmé jeudi le quotidien grec de centre-gauche Ta Néa.

Invoquant des sources gouvernementales, Ta Néa réagissait à un article du Financial Times affirmant mercredi que le Premier ministre, Antonis Samaras, entendait poser la question d'un tel délai à l'occasion d'entretiens prévus pour le 24 août à Berlin et le 25 à Paris, respectivement avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.

Antonis Samaras entend avoir "une discussion au niveau politique sur la question d'un délai de deux ans", qui repousserait à 2016 le retour à l'équilibre budgétaire jusque-là prévu pour 2014, "mais il ne transmettra pas de demande officielle", écrit Ta Néa.

Le Premier ministre veut aussi rassurer ses partenaires sur son engagement à remplir les objectifs de redressement fixés à son pays en échange de son sauvetage financier, souligne le quotidien grec.

Berlin avait réitéré mercredi son refus en l'état d'une dérogation au programme imposé à la Grèce, dans l'attente des résultats attendus en septembre d'un audit sur sa mise en oeuvre par la délégation tripartite représentant les bailleurs de fonds du pays (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne).

Le souhait de la Grèce d'obtenir ce sursis, affiché par le gouvernement de Antonis Samaras dès sa prise de fonctions en juin, sera aussi évoqué au cours d'un entretien le 22 août à Athènes du Premier ministre avec le chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a précisé Ta Néa.

Ta Néa ajoute qu'Athènes examine plusieurs scénarios pour financer un tel rééchelonnement, l'option présentée par FT n'étant qu'une des hypothèses retenues.

Le quotidien financier écrivait mercredi que la Grèce chiffrait à 20 milliards d'euros le coût d'un tel délai, et proposait de puiser dans un prêt déjà existant du FMI, d'émettre des bons du Trésor et de repousser à 2020 contre 2016, le début du remboursement des prêts accordés par l'UE et le FMI.