ISTANBUL, 18 mai (Reuters) - La Turquie n'hésitera pas à mener de nouvelles opérations comme celle appelée Bouclier de l'Euphrate dans le nord de la Syrie ou à riposter si elle estime être face à une menace des milices kurdes YPG, a annoncé jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.

Celui-ci, qui s'exprimait devant une groupe d'hommes d'affaires à Istanbul au lendemain de sa rencontre avec Donald Trump, a déclaré avoir dit à ses interlocuteurs américains que la Turquie, en cas de menace, "exercerait ses droits dans le cadre des règles d'engagement", sans consulter personne, une allusion claire aux YPG, considérées par Ankara comme l'extension syrienne des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PPK).

"Nous sommes face à un tableau où les organisations terroristes sont soutenues en permanence, renforcées et nous affrontent. La Turquie n'est pas un pays qui consentira à un tel traitement", a déclaré Erdogan.

"Avec l'opération Bouclier de l'Euphrate, nous avons effectué le premier pas pour déjouer ce complot. Après cela, nous n'hésiterons pas à mener des opérations similaires chaque fois que nous l'estimerons nécessaire", a déclaré le président.

La Turquie a lancé l'an dernier "Bouclier de l'Euphrate" en Syrie, en apportant son soutien militaire à des rebelles en vue de chasser l'Etat islamique de sa frontière sud tout en repoussant l'avance des YPG.

Compte tenu du soutien militaire apporté par les Etats-Unis aux YPG dans le cadre de la bataille qui s'annonce pour la prise de Rakka, le bastion de l'EI en Syrie, la Turquie ne pourra participer à cette opération, a déclaré Erdogan, toujours selon son récit de sa rencontre avec Donald Trump.

(Humeyra Pamuk; Danielle Rouquié pour le service français)