S'exprimant devant le Parlement européen à Bruxelles, Angela Merkel a précisé que cette feuille de route devait être mise en oeuvre dans les deux ou trois prochaines années.

"Je ferai en sorte que nous nous mettions d'accord sur une feuille de route ambitieuse en décembre, afin de renouveler notre union économique et monétaire", a déclaré la chancelière. "Cela implique des mesures concrètes que nous pouvons mettre en oeuvre dans les deux ou trois prochaines années".

Les dirigeants européens doivent se réunir à la mi-décembre pour revoir la politique économique de l'Europe.

Angela Merkel a cité en particulier quelques points à étudier : l'harmonisation des règles appliquées aux marchés financiers, le renforcement de l'intégration budgétaire et de l'intégration économique, ou encore les mesures à prendre pour assurer une plus forte légitimité démocratique aux décisions prises au niveau européen.

Elle s'est également de nouveau prononcée en faveur d'un droit d'intervention des institutions européennes sur les budgets des Etats lorsque ceux-ci violent les règles fixées par Bruxelles en la matière.

Angela Merkel, qui est attendue dans la soirée à Londres pour rencontrer le Premier ministre David Cameron, a également rappelé la nécessité de renforcer l'harmonisation des politiques fiscales et du droit du travail, tout en rappelant que la souveraineté des Etats membres dans ces domaines devait être respectée.

Une Europe à deux vitesse n'est pas souhaitable, a-t-elle estimé, refusant de distinguer les membres de la zone euro des autres pays de l'Union européenne.

Avant son départ pour Londres, la chancelière a déclaré aux eurodéputés qu'une Europe sans la Grande-Bretagne était inconcevable à ses yeux.

"Je crois qu'on peut être très heureux sur une île mais être seul dans le monde actuel ne doit certainement pas rendre plus heureux", a-t-elle dit après avoir été invitée par Nigel Farage, chef de file du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip, farouchement antieuropéen), à inciter David Cameron à sortir son pays du bloc européen.

Les discussions de Londres ont pour objectif de tenter de surmonter les divisions qui menacent d'empêcher un accord à la fin du mois sur le prochain budget de l'Union européenne.

Le chef du gouvernement britannique a fait savoir qu'il était prêt à opposer son veto au budget pluriannuel de l'UE et a dénoncé ses projets de dépenses "absurdes".

David Cameron, qui souhaite ne pas quitter l'UE, soutiendra un gel en termes réels du budget européen pour 2014-2020. Pour lui, les Vingt-Sept doivent se serrer la ceinture en période d'austérité et de budgets nationaux en baisse drastique dans de nombreux pays membres.

Noah Barkin, avec Peter Griffiths et Claire Davenport; Catherine Monin et Jean-Loup Fiévet pour le service français