BERLIN, 3 octobre (Reuters) - Le chemin de l'Allemagne vers sa réunification à la fin du siècle dernier montre qu'il est possible de résoudre pacifiquement beaucoup de problèmes qui se posent aujourd'hui à l'Europe, a déclaré vendredi la chancelière Angela Merkel.

Prononçant un discours à Hanovre à l'occasion du 24e anniversaire de la réunification de son pays, elle a salué le courage des Allemands de l'Est qui a contribué à l'époque à faire tomber le "rideau de fer".

"Nous pouvons tous sentir (...) que la liberté, la tolérance et les droits de l'homme sont des choses qui ne vont pas toujours de soi", a-t-elle lancé. "Elles ne sont évidentes ni chez soi, ni dans l'Union européenne, pas plus qu'ailleurs en Europe et dans le monde."

"Les événements de 1989 et 1990 en Allemagne peuvent nous aider car ils symbolisent la victoire de la liberté sur l'oppression, ils symbolisent ce qui peut se passer quand des partenaires coopèrent et se font confiance, ils symbolisent ce qui peut se passer avec de la patience et ce que nous pouvons faire pour améliorer les choses."

Angela Merkel, qui a vécu en Allemagne de l'Est jusqu'à la chute du Mur de Berlin en 1989, a fait des références directes à l'annexion de la Crimée par la Russie en mars dernier et à la crise en Ukraine, ainsi qu'à la menace représentée par les djihadistes de l'Etat islamique (EI).

Elle a souligné que la révolution pacifique de 1989 montrait bien que "tout est possible". "Moi-même et des millions d'autres Allemands de l'Est, nous avons été au premier rang pour en faire l'expérience", a-t-elle dit. "Aussi, il ne faut pas se laisser décourager par tout ce qui se passe en 2014. Au contraire, le jour de l'unification nous montre ce que nous pouvons faire."

La liberté de chaque pays doit être respectée, a-t-elle ajouté, évoquant l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie. "Nous, en Allemagne, nous ne pouvons pas refuser à d'autres ce que nous avons reçu lors de notre réunification - la liberté de décider seuls de notre avenir."

"Les sanctions décidées par les 28 membres de l'Union européenne contre la Russie illustrent bien cela", a poursuivi la chancelière tout en soulignant la nécessité de maintenir le dialogue avec Moscou. (Erik Kirschbaum, Guy Kerivel pour le service français)