Contexte. En France, le taux de recours des entreprises à l'intérim est élevé : il atteignait en 2008 2,3% sur l'ensemble de la population active contre seulement 2% en Allemagne, 0,7% en Espagne et 0,9% en Italie. L'activité de l'intérim a redémarré sur le premier trimestre 2010. Le secteur a gagné 20.600 emplois, correspondant à une progression mensuelle de 3,7%. Au premier trimestre, selon l'Insee, la progression a atteint 33.200 postes. Sur le plan mondial, le redémarrage du secteur a été confirmé par les résultats des grands groupes. Le leader mondial, Adecco, a bénéficié d'une croissance de son activité au cours des trois premiers mois de 2010, après sept trimestres de baisse. Son chiffre d'affaires de 3,96 milliards d'euros a progressé de 7% par rapport aux trois premiers mois de l'exercice précédent. Le bénéfice net s'est amélioré de 147% à 57 millions d'euros et le résultat d'exploitation (Ebita) a crû de 162% à 113 millions. Néanmoins ces bons résultats sont à relativiser car ils découlent en partie de l'acquisition de l'américain MPS. Quant au numéro deux mondial, le groupe néerlandais Randstad, son activité s'est quasiment stabilisé au premier trimestre de son exercice 2010. En léger retrait de 1% par rapport à la même période de 2009, elle a enregistré une hausse de 4% au mois de mars, du fait d'une nouvelle amélioration de la demande de personnel.

Perspectives et enjeux. Après dix-huit mois de négociation, aucun accord n'a été conclu entre les syndicats et la fédération patronale sur la manière d'encadrer le portage salarial. L'article 19 de l'accord sur la modernisation du marché du travail a donné deux ans aux partenaires sociaux pour aboutir à un accord. Les négociations ont été confiées au Prisme, fédération professionnelle de la branche de l'intérim. Trois points étaient initialement au coeur des désaccords : le type de contrat retenu pour les missions comprises entre 18 et 36 mois, la rémunération minimale conventionnelle et la possibilité ou non pour les agences d'intérim de gérer des opérations de portage. Désormais seul le dernier point est source d'affrontement. En effet, le Prisme a notamment accepté l'utilisation de contrats à durée déterminée à objet défini pour les missions de plus de 18 mois. En revanche, les syndicats souhaitent que les agences d'intérim créent de véritables filiales de portage qui soient indépendantes alors que le Prisme préfère simplement la mise en place d'agences spécialisées.

Pour comprendre. Les services aux entreprises comprennent une large gamme d'acteurs intervenant dans les domaines de la restauration hors foyer (collective ou concédée), du transport, du travail temporaire, mais également dans des services variés aux entreprises tels que le nettoyage ou la sécurité. Tandis que la restauration collective présente en principe un caractère défensif, le travail temporaire est, lui, fortement dépendant de la gestion des effectifs des entreprises.