Contexte. Le marché mondial des semi-conducteurs continue à se redresser, au vue des récentes publications de résultats. Sur le second trimestre, le leader mondial, l'américain Intel, a publié les meilleurs résultats trimestriels de son histoire. Son chiffre d'affaires a bondi de 24% sur un an et s'est élevé à 10,8 milliards de dollars. Quant à son résultat net, il s'est établi à 2,9 milliards de dollars contre une perte de 398 millions un an auparavant. Il a ainsi dépassé de très loin les attentes des analystes. Ces excellentes performances résultent notamment de la forte reprise de la demande de PC de la part des grands groupes, qui renouvellent leur parc après avoir gelé leurs investissements pendant plusieurs années. Quant aux serveurs, les puces tirent partie de l'engouement pour le cloud computing, qui permet aux entreprises d'héberger leurs données à distance dans des data centers. Le groupe néerlandais ASML, qui fournit des équipements aux fabricants de processeurs, s'attend lui à des ventes record en 2010, qui seraient de 10 à 15% supérieures à son pic historique de 3,8 milliards d'euros enregistré en 2007. Toutefois, les données de la SIA (Semiconductor Industry Association) sont moins positives pour le secteur. Cette organisation estime que les ventes mondiales de semi-conducteurs ont seulement progressé de 0,5% en juin, à 24,9 milliards de dollars. L'évolution sur le second trimestre est néanmoins de 7,1%.

Perspectives et enjeux. Au troisième trimestre, les ventes de semi-conducteurs pourraient être fortement pénalisées par le ralentissement de la demande de la part des constructeurs informatiques. Certains analystes revoient ainsi leurs estimations à la baisse en tenant compte d'une moindre demande en Europe, d'une prudence croissante des consommateurs américains et d'un ralentissement en Chine. Quant au cabinet d'étude Gartner, il abaissé ses prévisions de dépenses technologiques des entreprises : la croissance a été ramenée à 2,9% en 2010, contre 4,1% précédemment prévue. Certains acteurs confirment également ces craintes : les fondeurs coréens TSMC et UMC auraient constaté une hausse des stocks chez leurs clients principaux, les fabricants de semi-conducteurs. Un autre facteur inquiète également les spécialistes : le succès croissant de l'iPad d'Apple, qui pourrait empiéter sur le marché de l'ordinateur portable. Le cabinet iSuppli prévoit un total de 13 millions d'unités écoulées en 2010. Or Intel, leader incontesté des semi-conducteurs, ne fournit pas l'iPad.

Pour comprendre. Les semi-conducteurs constituent la base de composants électroniques dédiés à la transmission et au traitement de données. Cette industrie trouve ses principaux débouchés dans l'informatique, la téléphonie mobile et l'électronique grand public. La complexité croissante du composant provoque depuis vingt ans une accélération des coûts de recherche et de fabrication.