Contexte
D'après une étude du cabinet de conseil BearingPoint, les recettes publicitaires des medias historiques (télévision, presse, radio, affichage, cinéma) français se sont effondrées de 43%, à 6,7 milliards d'euros, entre 2000 et 2017. Le marché publicitaire total a été, lui, en déclin de 12 milliards sur la période, à 10,3 milliards d'euros. En revanche, sur la même période, la part des revenus publicitaires d'Internet (essentiellement Google et Facebook) est passée de quasiment 0 % à 35 %, les recettes atteignant 3,6 milliards d'euros. C'est la presse qui a le plus souffert, avec, depuis 2000, des recettes nettes publicitaires de la presse papier en recul de 71%, à 1,5 milliard d'euros. La diminution est moins forte pour la télévision, dont les recettes publicitaires ont baissé de 17%, à 3,2 milliards d'euros. La presse a déjà diversifié ses sources de revenus pour s'affranchir de sa dépendance à la publicité, en organisant des salons, des formations, ou en proposant des services (par exemple voyages sur-mesure pour Le Figaro, conférences, spectacles et édition pour France Inter).
Perspectives & Enjeux
La convergence entre medias et télécoms bat son plein aux Etats-Unis. Le mariage à 85 milliards de dollars entre AT&T et le géant des médias Time Warner a été validé par un juge fédéral. L'opérateur télécoms pourra ainsi désormais enrichir ses contenus avec l'offre de Time Warner. Le groupe de média détient la chaîne d'information CNN, HBO, et les studios de cinéma et télévision Warner Bros. Autres mouvements d'ampleur : fin 2018, Comcast a racheté à Fox sa participation dans la chaine britannique Sky, tandis que Disney a racheté la Fox - et a donc vu Sky lui échapper. Comcast avait déja racheté auparavant NBCUniversal et DreamWorks.  Verizon, le leader mondial des télécoms, a quant à lui mis la main sur AOL et Yahoo! En Europe, où la régulation est plus forte qu'outre-Atlantique, ce mouvement de forte consolidation est encore très limité.