Contexte
Les résultats des acteurs du luxe ont bénéficié d'une demande mondiale dynamique sur les neuf premiers mois de l'année 2018. Le leader mondial, LVMH, a enregistré un bond de 10% de son chiffre d'affaires, à 33,13 milliards d'euros. Le pôle Mode et maroquinerie, le plus important et le plus rentable, se porte particulièrement bien. Sur neuf mois, les ventes d'Hermès, à 4,32 milliards d'euros, ont également affiché une belle progression (+10,6%) à données comparables. Quant à Kering, son chiffre d'affaires a atteint 3,402 milliards d'euros (+27,5% à données comparables) au troisième trimestre, dépassant ainsi les attentes des analystes. Néanmoins les marchés s'inquiètent d'une fragilisation de la demande chinoise dans un contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis, de recul de la Bourse de Shanghai et de baisse du yuan. Or cette demande constitue 32% du marché, et contribue à hauteur de 70% à sa croissance. Les performances de Richemont, qui a pâti d'une activité très décevante en Asie, soulignent cette nouvelle donne.
Perspectives et enjeux
Les partenariats entre les géants du luxe et les acteurs du digital se multiplient, les premiers cherchant à s'adapter aux évolutions du comportement des consommateurs, notamment en Chine. Le cabinet Bain & Co prévoit que les achats en ligne, qui représentent aujourd'hui 9% du marché mondial du luxe, représenteront 25 % d'ici à 2025. Ynap, la plate-forme de commerce en ligne de Richemont, va lancer deux applications mobiles avec Alibaba pour cibler la jeune clientèle locale en Chine. Il y a quelques mois, le groupe avait annoncé le rachat de Watchfinder, un site d'achat et de revente de montres de luxe d'occasion. Il avait auparavant pris le contrôle de la plate-forme Yoox Net-a-Porter. Chanel, est, lui, entré au capital du britannique Farfetch, une plate-forme de vente de produits de luxe. Quant à LVMH, il a pris une participation dans Lyst, un moteur de recherche dédié à la mode, après avoir ouvert la plate-forme internet 24 Sèvres.