Contexte. L'an passé le secteur a enregistré des prises de commande de 37,3 milliards d'euros. Bien inférieure aux montants des années précédentes (46,7 milliards en 2008, et 56,6 milliards en 2007), cette donnée est toutefois supérieure au chiffre d'affaires de la profession, qui a reculé de 2,2%, à 35,8 milliards. L'aéronautique, qui a exporté 80% de son chiffre d'affaires, représente le premier poste excédentaire du commerce extérieur français avec 14 milliards d'euros en 2009. La situation diffère profondément selon les secteurs : si les ventes d'avions d'affaires se sont effondrées, l'activité militaire a bénéficié du plan de relance du gouvernement et de son volet défense. L'activité des équipementiers a été plus affectée par la crise que celle des grands donneurs d'ordres car elle a diminué de 4,4%. La bonne résistance du secteur a été soulignée par les recrutements qui se sont poursuivis en 2009, en dépit des délocalisations dues à la parité eurodollar. 7.000 personnes ont été recrutées en 2009. Selon le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), les effectifs directs ont donc été maintenus à 157.000 personnes. Toutefois du fait de la faiblesse du cours du dollar par rapport à l'euro, 7.000 emplois n'ont pu être créés sur les trois dernières années car chaque baisse de 10 centimes d'euro du cours du dollar fait perdre 2 points de marge opérationnelle aux acteurs du secteur.

Perspectives et enjeux. Le Gifas estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un environnement qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009.

Pour comprendre. Pour faire face à un euro fort par rapport au dollar les entreprises peuvent produire et acheter davantage en zone dollar pour réduire leur exposition au risque de change. Toutefois le Gifas estime que cette politique atteint rapidement ses limites sociales et stratégiques. En effet, les industriels se doivent de conserver en France des technologies clés.