AMMAN, 22 juin (Reuters) - La Jordanie a renforcé dimanche ses défenses militaires sur sa frontière avec l'Irak, de l'autre côté de laquelle les djihadistes sunnites se sont emparés de territoires et semblent avoir pris le contrôle de l'unique poste-frontière entre les deux pays, ont rapporté des responsables et des témoins.

Le poste-frontière, à 575 km de la capitale irakienne Bagdad et à 320 km d'Amman, est de fait fermé, les combattants sunnites s'en étant emparés dimanche, ont rapporté deux responsables jordaniens.

Un peu plus tôt, un ministre jordanien avait déclaré à Reuters que toute circulation avait cessé au niveau du poste-frontière et que des signes de chaos avaient été notés du côté irakien.

"Le dernier passage a eu lieu aux alentours de 19h30 (16h30 GMT) et les responsables des douanes estiment que la situation n'est pas normale de l'autre côté de la frontière", a déclaré le ministre des médias et de la communication, Mohammad al Momani.

Les insurgés sunnites irakiens se sont emparés durant le week-end de deux postes-frontières à la frontière avec la Syrie, de même que de trois villes de l'ouest du pays, parmi lesquelles Routba, à 145 km à l'est de la frontière jordanienne.

De source militaire à Amman, on confirmait que des unités de l'armée jordanienne avaient été placées en état d'alerte ces derniers jours le long des quelque 180 km de frontière avec l'Irak.

Des chauffeurs routiers arrivés en Jordanie avant que toute circulation ne cesse au poste-frontière ont déclaré que des activistes sunnites occupaient des postes de contrôle ainsi que d'importants tronçons de la grand-route Bagdad-Amman. (Souleiman al Khalidi; Eric Faye pour le service français)