Francfort (awp/afp) - Le taux de chômage en Allemagne s'est maintenu en avril à 4,9%, son plus bas niveau depuis la Réunification du pays en 1990, selon les chiffres publiés mardi par l'Agence pour l'emploi.

En données corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de chômeurs a reculé de 12'000 personnes sur un mois, soit 5000 de plus que les attentes des analystes interrogés par Factset.

En données brutes, moins représentatives d'une tendance de fond mais qui servent de référence dans le débat public, le nombre de chômeurs a reculé de 72'000 sur un mois, à 2,23 millions, et de 155'000 sur un an.

Le taux de chômage brut est ainsi descendu pour la première fois sous les 5%, à 4,9% , après 5,1% en mars et 5,3% en février.

La santé éclatante du marché du travail en Allemagne contraste avec les prévisions atones de croissance, divisées mi-avril par deux par le gouvernement qui table désormais sur une hausse du produit intérieur brut de 0,5% en 2019, contre 1,0% attendu auparavant.

"Si l'économie ne redémarre pas de manière surprenante, l'amélioration sur le marché du travail devrait être bien inférieure cette année à l'an passé", estime Martin Müller, économiste du travail à la KfW.

Dans le détail, le taux de chômage est fin avril au plus bas en Bavière (2,8%) et dans le Bade-Wurtemberg (3,1%), contre 6,5% en Rhénanie du Nord - Westphalie et 5% en Saxe, un Land d'ex-Allemagne de l'Est où le parti d'extrême droite (AfD) talonne désormais celui de centre-droit (CDU) d'Angela Merkel à quatre mois d'une élection pour renouveler le parlement régional, selon un dernier sondage.

La demande de travail non satisfaite a aussi nettement augmenté en Allemagne. Selon l'Institut pour la recherche sur le marché du travail (IAB), au quatrième trimestre de 2018, il y avait 1,46 million de postes vacants, soit 23% ou 275'000 de plus qu'un an auparavant.

"Cela ne sert pas beaucoup si la demande de main-d'oeuvre est excédentaire en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg, mais les chômeurs se rattachent à des régions où le taux de chômage est élevé, comme la Ruhr ou le Brandenbourg (proche de Berlin) ou ne possèdent pas les qualifications recherchées", conclut Martin Müller.

afp/buc