Francfort (awp/afp) - Le syndicat allemand IG Metall a réclamé mardi 6% de hausse de salaire dans la métallurgie et la possibilité pour les salariés de réduire leur durée de travail hebdomadaire, en amont des négociations de l'automne.

La direction d'IG Metall a adopté mardi cette double revendication, selon un communiqué, en lever de rideau de ce rendez-vous crucial de l'actualité sociale allemande.

Une hausse de salaires de 6% pour les plus de 3 millions de salariés de la métallurgie, vaste branche qui recouvre l'automobile, l'électronique, les machines-outils ou encore l'électroménager, est justifiée "au regard de la bonne santé économique du secteur", tandis que "toutes les prévisions tablent sur une poursuite de la croissance", a argué Jörg Hofmann, président du syndicat.

Cette revendication "est orientée vers l'arrière plutôt que vers l'avant", a critiqué Rainer Dulger, président de la fédération patronale Gesamtmetall, dans un communiqué. "Si IG Metall suscite délibérément de fausses attentes, la voie du compromis va être rendue inutilement difficile", prévient-il.

M. Dulger souligne que les métallurgistes gagnent déjà plus de 56.000 euros par an en moyenne et que les augmentations salariales au cours des cinq dernières années ont représenté un cumul de 20%.

L'autre revendication centrale du syndicat porte sur la durée du travail, en réclamant qu'un salarié puisse demander sans avoir à se justifier la réduction de sa durée hebdomadaire du travail à 28 heures pendant une période allant jusqu'à deux ans.

"La flexibilisation des horaires de travail dans les entreprises ne doit pas être un fardeau unilatéral supporté par les employés, eux aussi doivent pouvoir en faire usage", a déclaré Jörg Hofmann.

Selon Gesamtmetall, la plupart des entreprises du secteur trouvent déjà des compromis pour satisfaire les souhaits de réduction d'horaires de travail des salariés. En faire un droit acquis "aggraverait encore la pénurie de travailleurs qualifiés", avec à la clé des pertes de commandes dans l'industrie, prévient M. Dulger.

IG Metall va négocier à partir du 15 novembre prochain avec la fédération des employeurs Gesamtmetall un nouvel accord de branche. L'actuel expire le 31 décembre.

En cas seulement de désaccord persistant d'ici là, IG Metall pourra lancer des grèves d'avertissement partout en Allemagne à compter de janvier 2018.

L'an dernier, IG Metall était parti au front avec une revendication de hausse de salaire de 5% sur 12 mois, avant de se mettre d'accord sur une augmentation de 4,8% les salaires des employés du secteur sur 21 mois.

Lorsqu'il sera trouvé, le prochain accord dans la métallurgie donnera le ton de l'évolution des salaires dans toute l'industrie allemande et ces derniers seront suivis de près chez les partenaires de l'Allemagne, première économie européenne.

L'Allemagne est régulièrement critiquée en raison de ses excédents commerciaux jugés trop élevés, le FMI notamment appelant le pays à investir pour stimuler à la fois sa demande intérieure et les économies de ses partenaires commerciaux.

afp/rp