Francfort (awp/afp) - Le moral des investisseurs allemands, préoccupés par l'effet sur l'Europe et le Brexit du blocage politique en Allemagne, a baissé davantage qu'escompté en décembre, à 17,4 points, selon le baromètre réalisé par l'institut ZEW et publié mardi.

Cet indicateur, qui mesure les attentes des milieux financiers allemands pour la conjoncture de leur pays ces prochains mois, a reculé par rapport aux 18,7 points enregistrés en novembre.

Les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset tablaient sur un repli moins prononcé, à 18 points.

"Les perspectives pour l'économie allemande ces six prochains mois restent positives dans l'ensemble", a commenté le président du ZEW, Achim Wambach, dans un communiqué.

La première économie européenne, forte d'un marché du travail en pleine forme, pourrait croître de 2% en 2017 et 1,9% pour 2018, selon les estimations de Berlin. La plupart des économistes escomptent une croissance encore plus vigoureuse.

Les attentes des investisseurs concernant la conjoncture n'ont "pas été influencées de manière significative" par l'absence de nouveau gouvernement en Allemagne, a relevé le chef de l'institut ZEW.

C'est davantage les conséquences de la situation politique allemande sur le sort de l'Europe qui inquiète les investisseurs. "Les experts des marchés financiers y voient une influence négative sur la poursuite des négociations sur le Brexit et sur les réformes à venir dans l'UE", souligne M. Wambach.

Après des semaines de blocage politique, dans le sillage des élections législatives allemandes de fin septembre, les sociaux-démocrates du SPD ont donné jeudi leur feu vert à l'ouverture de discussions avec la chancelière Angela Merkel pour tenter de sortir le pays de l'impasse, mais en posant des conditions drastiques, notamment sur l'Europe.

Reprenant l'élan pro-européen de la campagne présidentielle du chef de l'Etat français Emmanuel Macron, le patron du SPD Martin Schulz a affirmé vouloir bâtir "les Etats-Unis d'Europe" d'ici 2025, grâce à la mise sur pied d'une Constitution européenne "qui permette une Europe fédérale". Une idée fraîchement accueillie par la chancelière.

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