par Markus Wacket et Andreas Rinke

BERLIN, 19 novembre (Reuters) - Les discussions en vue de former un gouvernement de coalition inédit en Allemagne, composé des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, des libéraux et des écologistes, semblaient dans l'impasse dimanche sur la question de l'immigration malgré des avancées sur d'autres questions clés comme les questions liées au réchauffement climatique.

La date butoir que s'étaient imposés les négociateurs pour conclure leurs discussions exploratoires et enclencher les négociations formelles, à savoir jeudi dernier, a été dépassée sans qu'un accord soit trouvé, mais, indiquent les négociateurs, les Verts ont salué l'offre qui leur a été faite dimanche sur le développement de l'éolien et fermer sept gigawatts de capacité de production dans le charbon.

"(Les parties en négociations) ne peuvent continuer avec des exigences maximales", a déclaré le co-président des Verts, Cem Özdemir. "Elles doivent être prêtes (...) à avancer et nous l'avons fait dans tous les domaines, jusqu'au seuil de la douleur."

A côté des divergences en matière de fiscalité et de finances publiques, le point le plus difficile concerne l'immigration. L'Union chrétienne-sociale (CSU), l'alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel demande notamment que le nombre de réfugiés accueillis en Allemagne ne dépasse pas 200.000 par an.

La CSU craint sinon d'être devancée par la formation d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) lors des élections régionales qui auront lieu en Bavière l'an prochain. Mais les Verts ne veulent pas entendre parler d'un tel plafond.

Mais ils semblent toutefois vouloir aller vers un compromis.

Dans un document soumis samedi soir, ils soulignent que le plafond proposé n'a été dépassé que cinq fois ces 25 dernières années.

Les discussions étaient prévues pour durer jusqu'à 17h00 GMT, mais le président de la CSU, Horst Seehofer, a dit s'attendre à ce qu'elles durent un peu plus longtemps.

"Nous devons décider aujourd'hui", a-t-il dit à son arrivée. Il faut une politique d'immigration "humaine et ordonnée."

Les trois formations en négociations veulent éviter à tout prix de nouvelles élections nationales qui pourraient renforcer encore l'AfD, qui a fait son entrée au Bundestag aux dernières législatives du 24 septembre lors desquelles la CDU-CSU est arrivée en tête mais en ayant perdu du terrain par rapport au précédent scrutin il y a quatre ans.

(Avec Thorsten Severin et Tom Koerkemeier; Danielle Rouquié pour le service français)