* La date de fin des discussions avait été fixée à dimanche

* Merkel : il reste à résoudre des questions importantes

* Un accord sur l'emploi et la santé est possible-SPD (Actualisé avec poursuite des discussions lundi, précisions)

par Michelle Martin et Andreas Rinke

BERLIN, 4 février (Reuters) - Les négociations en Allemagne entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates (SPD) sur la formation d'un nouveau gouvernement de "grande coalition" se poursuivront lundi parce que des différends subsistent encore sur un certain nombre de sujets, a annoncé dimanche le secrétaire général du SPD.

Plus de quatre mois après les élections législatives, la première puissance économique européenne est toujours sans gouvernement.

Les conservateurs de la CDU-CSU et le Parti social-démocrate (SPD) s'étaient fixés dimanche comme date limite pour conclure un accord permettant de reconduire la "GroKo", qui était au pouvoir lors de la précédente législature (2013-2017), mais des désaccords persistaient toujours dimanche soir sur les dossiers de l'assurance-maladie et de l'emploi.

"Nous avons eu une journée très constructive aujourd'hui et nous avons conclu un grand nombre d'accords", a déclaré le secrétaire général du SPD, Lars Klingbeil, en soulignant les accords conclus dans les domaines du logement, du numérique et de la culture.

"Mais nous venons de déterminer dans le groupe principal des négociateurs que nous avons encore des sujets de désaccord sur lesquels nous voulons parler, et sur lesquels nous voulons parler en détail (...)", a-t-il ajouté.

Les discussions reprendront lundi à partir de 10h00 (09h00 GMT) au siège du SPD à Berlin, à la Willy Brandt-Haus.

Le dirigeant conservateur Reiner Haseloff a pour sa part déclaré à la chaîne de télévision ARD qu'à son avis, les discussions n'étaient pas parties pour échouer.

"J'espère que non. Aucune question n'est à mon avis insurmontable", a-t-il déclaré.

La chancelière Angela Merkel avait auparavant déclaré que les négociations étaient "difficiles" tout en ajoutant : "Nous avons bien avancé hier mais il reste des sujets importants à résoudre."

DEUX MILLIARDS D'EUROS POUR LE LOGEMENT SOCIAL

Les dirigeants du bloc de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière et de son alliée bavaroise, l'Union chrétienne-sociale (CSU), et du SPD sont parvenus ces derniers jours à des arrangements sur de nombreuses questions délicates.

Cela été le cas notamment sur l'immigration, les retraites et le climat.

Samedi, les partis se sont entendus sur l'énergie et l'agriculture et dimanche, sur le logement social et le financement des collectivités locales.

Ils sont convenus ainsi d'investir plus de deux milliards d'euros dans le logement social d'ici 2021, de dépenser 12 milliards d'euros pour l'internet haut débit et d'allouer 33 milliards d'euros aux municipalités pour financer divers projets notamment pour la petite enfance.

Mais ils s'affrontent toujours sur d'autres dossiers, comme le droit du travail et la santé.

En arrivant aux discussions dimanche, le président du SPD, Martin Schulz, a reconnu que les positions des deux parties s'étaient rapprochées sur de nombreux sujets ces derniers jours.

Mais, a-t-il dit, des divergences persistent. Il a cité notamment la suppression des contrats de travail à durée déterminée (CDD) souhaitée par le SPD mais refusé par Angela Merkel ou encore le souhait du SPD de voir remplacer le double système d'assurance-maladie public-privé par un seul régime.

La santé et le droit du travail sont des thèmes cruciaux pour le SPD qui a promis de faire avaliser un éventuel accord de gouvernement par ses 443.000 membres, qui sont nombreux à ne pas être d'accord pour repartir pour quatre années supplémentaires de coalition droite-gauche.

"Je pense que des accords sont possibles mais on ne les a pas encore trouvés", a déclaré Martin Schulz. "Il est nécessaire de prendre le temps nécessaire pour créer des fondations stables pour un gouvernement stable". (Gilles Trequesser, Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)