Le produit intérieur brut (PIB) allemand a augmenté de 2,2% en 2017, un rythme inférieur aux attentes, selon les données publiées par Destatis, l'office fédéral de la statistique.

Les économistes interrogés par Reuters attendaient une croissance plus forte encore, de 2,4%, après 1,9% en 2016.

La première économie d'Europe bénéficie à la fois d'une augmentation des dépenses de consommation et de la bonne tenue de ses exportations dans un environnement de reprise mondiale.

Ajustée pour prendre en compte les effets de calendrier, la croissance 2017 ressort à 2,5%, précise Destatis en notant que l'année écoulée affiche la huitième hausse consécutive du PIB.

"La consommation des ménages a de nouveau été le principal moteur de croissance du PIB en 2017, contribuant à hauteur de 1,1 point de pourcentage à l'expansion d'ensemble", a dit Albert Braakmann, économiste de Destatis.

Les dépenses d'investissement ont aussi soutenu l'activité, avec une contribution équivalente à 0,6 point de pourcentage.

Les exportations, portées par la reprise de la demande mondiale, ont ajouté 0,2 point de pourcentage à la croissance.

MARGES DE MANOEUVRE

La bonne santé de l'économie alimente la hausse des prix qui a connu l'année dernière son rythme le plus soutenu en cinq ans, alimentant les appels de responsables économiques et monétaires allemands en faveur d'une accélération de la normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Le contexte économique favorable contraste avec les difficiles négociations en vue de la formation d'un gouvernement de coalition depuis les élections législatives de septembre.

Le bloc conservateur CDU-CSU et le Parti social-démocrate (SPD) allemand ont entamé jeudi leur dernière journée de "discussions exploratoires" en vue de constituer une nouvelle "grande coalition" gouvernementale.

La chancelière Angela Merkel, à la recherche d'un quatrième mandat à la tête du pays, a dit s'attendre à "une dure journée" car, a-t-elle reconnu, de profondes divergences subsistent avec les sociaux-démocrates.

Les questions économiques, en particulier la fiscalité et les investissements publics, figurent parmi les points d'achoppements potentiels.

Les finances publiques ont dégagé un excédent record de 38,4 milliards d'euros en 2017, après 25,7 milliards d'euros l'année précédente, selon des données publiées séparément par Destatis.

Le prochain gouvernement disposera donc de marges de manoeuvre significatives pour baisser les impôts et relancer l'investissement public.

"La question maintenant est de savoir comment l'économie peut continuer à briller à l'avenir", a prévenu Thomas Gitzel, économiste chez VP Bank. "Des investissements sont nécessaires. Le prochain gouvernement est confronté à une lourde tâche. Il est temps d'agir plutôt que de se reposer sur ses lauriers."

(Juliette Rouillon et Marc Joanny pour le service français)

par Joseph Nasr et Michael Nienaber