BERLIN, 26 septembre (Reuters) - L'inflation a ralenti en septembre en Allemagne mais pas suffisamment pour justifier une baisse des taux anti-récession de la Banque centrale européenne (BCE).

Les données provisoires publiées mardi ont montré une inflation annuelle revenue à 2% - soit conforme au consensus - en raison de facteurs saisonniers, contre 2,1% en août.

"Dans les deux à trois mois passés, il n'y a pas eu de baisse remarquable des prix en Allemagne qui puisse influencer le débat sur les taux de la BCE", a déclaré Holger Schmiedling, économiste à la Berenger Bank.

Le taux d'inflation allemand se situant à la limite supérieure fixée par la BCE, "personne n'utiliserait cela comme argument pour une baisse des taux", explique-t-il.

La banque centrale européenne a en effet pour mandat de maintenir l'inflation à un niveau proche mais inférieur à 2% en zone euro.

L'inflation allemande est généralement restée supérieure à ce taux l'an passée, l'économie du pays ayant surperformé par rapport à ses voisins.

Mais les économistes estiment que l'inflation, qui était repassée au-dessus de la barre des 2% en août après avoir brièvement diminué un peu auparavant, ne semble pas près de s'installer en-deçà des 2%, les prix de l'énergie et des produits alimentaires, la politique suivie par la BCE et un redressement de l'économie risquant d'accroître les tensions sur les prix.

"Nous maintenons nos prévisions d'une inflation à 2,0% cette année et à 2,1% l'année prochaine, mais nous voyons également un risque haussier en ce moment", explique Thilo Heidrich, analyste chez Postbank, citant une possible augmentation des prix de l'énergie et de l'alimentaire, "en raison de nombreux cas de sècheresse de par le monde".

Ceux-ci s'affichent effectivement en hausse, car les États-Unis ont été frappés par la pire sécheresse en une cinquantaine d'années et de mauvaises récoltes dans la région de la mer noire ont eu pour conséquence une hausse des cours du maïs, du blé et du soja. (Voir )

Les prix du pétrole ont, par ailleurs, bondi en juin en raison de l'application des sanctions internationales contre le régime iranien et du lancement d'un nouveau plan de soutien à l'économie par la Réserve fédérale américaine, ce qui tend à doper les prix des matières premières. (Sarah Marsh, Agathe Machecourt pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)