Berlin (awp/afp) - Le gouvernement allemand a mercredi très légèrement relevé sa prévision de croissance économique du pays pour 2017, confiant en la solidité de la première économie européenne en dépit des incertitudes mondiales.

Le Produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne devrait augmenter sur l'année en cours de 1,5%, plutôt que de 1,4% comme escompté jusqu'à présent. Pour 2018, Berlin continue de tabler sur une croissance à peine plus dynamique, de 1,6%.

"L'économie allemande augmente solidement et reste sur le chemin de la croissance, et ce malgré un environnement mondial qui se caractérise par des impondérables", a mis en avant dans un communiqué la ministre allemande de l'Economie, Brigitte Zypries.

En 2016, l'Allemagne avait enregistré une croissance économique de 1,9%, après 1,7% en 2015.

En relevant a minima sa prévision de croissance pour 2017, le gouvernement suit à la lettre le pronostic commun des principaux instituts économiques allemands, formulé mi-avril. En revanche, pour 2018, ils se sont montrés plus optimistes que le gouvernement, avec une hausse du PIB attendue à 1,8%.

Le chiffre de la croissance de l'économie allemande au premier trimestre ne sera dévoilé qu'aux alentours de mai, mais les récents indicateurs économiques semblent dresser le tableau d'un début d'année sans problème.

Le moral des investisseurs et celui des entrepreneurs, mesurés par les baromètres ZEW et Ifo, ont ainsi fait montre d'une embellie, tandis que la production industrielle et les commandes passées à ce secteur primordial de l'économie allemande ont chacun augmenté en février.

Malgré les incertitudes actuelles entourant l'évolution à venir de l'économie mondiale, principalement en ce qui concerne les répercussions du Brexit et de la politique américaine de Donald Trump, la conjoncture allemande continue de pouvoir s'appuyer sur ses forces internes.

Son marché du travail, d'une solidité qui depuis des mois ne se dément pas, lui permet de stimuler la consommation intérieure, qui est devenue le principal moteur de la croissance.

Le ministère de l'Economie anticipe qu'en 2018, l'Allemagne comptera 44,4 millions de personnes qui travaillent, ce qui représente plus de 2 millions de personnes en plus depuis le début de la législature en 2013, et ce malgré l'introduction d'un salaire minimum dans le pays et l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés de guerre entrant progressivement sur le marché du travail.

Bien connu pour ses voitures et ses machines-outils, l'Allemagne reste une championne à l'export. Ses ventes de produits et services "Made in Germany" devraient d'ailleurs augmenter de 3,3% en 2017 et de 3,8% en 2018. Néanmoins depuis quelques années, ceci n'est plus le moteur de la croissance économique du pays et en parallèle, les importations devraient davantage croître (de 4,5% en 2017 et de 4,7% en 2018).

L'Allemagne reste néanmoins très régulièrement critiquée tant à Bruxelles qu'à Paris et Washington pour sa balance commerciale fortement excédentaire. Il est reproché au pays de ne pas suffisamment faire profiter les autres pays de son succès commercial via des investissements et des importations.

La forte demande intérieure et la remontée des prix des matières premières devrait toutefois contribuer à réduire l'excédent de la balance des comptes courants à 7,3% du PIB en 2018, par rapport à 8,3% en 2016.

Pour continuer à réduire cet excédent, outre stimuler la consommation par une hausse des revenus, "nous devons investir encore davantage et nous avons des raisons de le faire, en particulier dans le domaine de l'éducation et la formation", a déclaré Brigitte Zypries, ministre social-démocrate, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Les investissements, traditionnellement sujets à faiblesse dans ce pays vieillissant qu'est l'Allemagne, devraient progresser cette année et la suivante, en particulier dans le secteur de la construction.

afp/rp