(Actualisé avec accord)

par Madeline Chambers et Thomas Escritt

BERLIN, 2 juillet (Reuters) - L'Union chrétienne démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son alliée bavaroise, l'Union chrétienne sociale (CSU), sont parvenues lundi à surmonter les divergences sur l'immigration qui menaçaient la coalition gouvernementale.

A l'issue de plusieurs heures de discussions entre les deux formations conservatrices, Horst Seehofer, ministre de l'Intérieur et chef de file de la CSU, a renoncé à ses menaces de démission.

"Après d'intenses discussions entre la CDU et la CSU, nous avons conclu un accord sur la façon dont nous pourrons à l'avenir prévenir l'immigration clandestine à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche", a-t-il déclaré à la presse devant le siège de la CDU, à Berlin.

L'accord, présenté par la Secrétaire générale de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, prévoit le maintien dans des centres de transit installés à la frontière des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays de l'Union européenne en attendant la conclusion d'accord bilatéraux sur leur renvoi.

Il donne à la fois gain de cause au ministre de l'Intérieur, qui réclamait un durcissement de la politique migratoire, et à la chancelière, qui tenait au respect du principe de libre circulation des personnes au sein de l'UE.

"L'esprit de partenariat dans l'Union européenne est ainsi préservé et, en même temps, c'est une étape importante pour ordonner et contrôler l'immigration secondaire. Voilà pourquoi je pense que nous avons trouvé un bon compromis après des négociations ardues et des jours difficiles", s'est félicitée Angela Merkel.

La crise, qui n'est pas la première entre les deux partis en ce qui concerne l'immigration, témoigne de la fracture à l'échelle européenne entre partisans et adversaires de l'ouverture des frontières.

Elle menaçait non seulement l'alliance vieille de 70 ans entre CSU et CDU, mais aussi la survie du gouvernement de coalition dans lequel les deux mouvements conservateurs cohabitent avec le Parti social-démocrate (SPD).

La formation bavaroise a durci ces derniers mois son discours sur l'immigration pour prévenir la fuite d'une partie de son électorat vers Alternative pour l'Allemagne (AfD), à l'extrême droite, à l'approche des élections régionales d'octobre. Elle est créditée de 40% des intentions de vote, ce qui constituerait un revers sans précédent depuis sa création. (Avec Joseph Nasr, Jean-Philippe Lefief pour le service français)